Concernant l’affaire Gregory Villemin, les tentatives produites par la justice de révéler des preuves grâce à des procédés scientifiques illustre la volonté désespérée de faire valoir la raison, de manière absolue, comme productrice de justice, en la substituant à une autre, opposée, produisant une violence sacrificielle.
Lorsque Bernard Laroche est abattu d'un coup de fusil par Jean-Marie Villemin, ce qui pose problème c’est qu’un homme non déclaré coupable vis à vis de la société ai été tué lorsque les procédés légaux n’ont pu suffire à établir une justice reconnue vis à vis de la société. Ce qui importe, c’est la faille judiciaire, qui n’a pas réussi à tenir un procès pour débattre de son état, et ce par des moyens non violents, faisant appel à la raison plutôt qu’à la passion.
Cette justice produite en interne, à l’intérieur du village vosgien, ressemble plus aux actes décrits par diverses anthropologues concernant des tribus “primitives“ qu’à une affaire régie par la conscience civile, avec le respect des droits de chacun. La chose qui est sans doute aussi choquante est que la “justice“ produite par Jean-Marie Villemin n’a pas entrainée d’autres homicides. Que cette justice violente puisse apporter la paix est un fait actuellement insupportable.
Or, ou le sujet devient complexe, c’est que nous sommes confrontés tous les jours à une surproduction de comparutions, mises en examens, et que l’on se rend bien compte que ces procédés ne peuvent nullement solutionner tous les maux produits par notre société.
Cette conception de la justice comme valable de manière rationnelle est un leurre lorsqu’elle tend à s’universaliser. Il s’agit évidemment d’une conception idéale qui n’existe pas. La justice intervient en dernier ressort. Qui jugera le comportement de Jean MarieVillemin comme lui même producteur d’homicide envers son fils Grégory et envers Bernard Laroche ? Sans doute une justice différemment conçue par ces protagonistes aurait évité ces homicides. Ce que nous nous devons de questionner, c’est la forme de justice que nous désirons. Est ce une justice plus proche des habitants de cette commune, relative au contexte particulier dans lequel elle s’exerce, ou celle à laquelle nous avons affaire en ce moment, lointainement perçue par ces protagonistes ?