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Billet de blog 8 septembre 2010

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Le droit d'appartenance.

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Jusqu'à quel point sommes nous orientés par le droit d’appartenance ? En tant que singularités quelconques, nous nous placerions dans une sorte de lieu à côté de nous même pour exister de manière purement linguistique. Ce concept de la singularité quelconque, tel qu’il est développé par Agamben, je souhaite l’utiliser pour le mettre en tension avec celui d’artiste. Ma conviction est que l’artiste doit permettre, non pas de structurer et d’organiser le sens produit par ses œuvres, mais au contraire de produire au moins de la polysémie.

Vous me direz que cela n’est nullement nouveau puisque correspondant à ce qu’est la poésie. Vous me direz aussi que cela est dépassé puisque correspondant à l’époque classique. Pourquoi cela est il contemporain ? Sans doute parce que l’on ne quitte pas la tradition techniciste qui souhaite faire correspondre le sens émanant de ses productions à celui de ses intentions initiales.

Pour être plus clair, ce schéma professionnalisant conduit à satisfaire un ordre vieillissant, puisqu’ en adéquation à des critères mercantiles. Là ou se système est complètement foutu, c’est lorsqu’il reste prisonnier de codes tels que la signature, concept del’appropriation par excellence qui souhaite échapper au fait que la productiond’art et de savoir sont collectives. Pour pouvoir vivre de l’image de moi même que je souhaite posséder, et c’est sans doute là qu’intervient Agamben, encore faut il que j’y corresponde, donc que je conserve mon héritage techniciste.

Entrer dans le jeu de vouloir dire le non sens qui constitue notre complexité propre et singulière, l’exprimer, c’est faire l’expérience des limites imposées par le langage. Lorsque celui ci ne sert pas à correspondre à une idéalité mais à trouver un ton juste pour exprimer de façon réaliste ce que nous sommes, de manière ordinaire, nous échappons dès lors à ce faux impératif d’univocité.

Ce vouloir dire est sans doute une forme de don qui permet, de façon ludique plus qu’économique, de trouver le ton juste pour soi même et les autres. La réciprocité de la règle est évidente. Lorsque vous perdez vos mots, votre interlocuteur attentif sait les retrouver pour vous.

Lorsque l’on s’emploie à donner et recevoir ces représentations produites par le langage de cette manière, nous réalisons l’apprentissage de nous mêmes en étant reconnus par autrui. Au long de cet apprentissage, nous ne signifions pas de la même manière pour telle ou telle personne.

Le rôle de l’artiste, pour savoir représenter sa société contemporaine, doit exposer le génie collectif pourqu’il ne soit pas attribué à tel ou tel genre, et proposer du non-sens en tant que refus d’interprétation, valorisant ainsi un simple voir. Par le fait, il développe ainsi une conscience de situation en valorisant une identité collective, commune.

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