Il aurait été de bonne augure de continuer sur le spectacle, mais pour éviter de le produire, je m'attarderai sur la quotidienneté d'un fait oublié car banal.
Cet autre que l'on entendit un matin clamant son innocence lorsque la radio était allumée, celui ci que l'on pensai coupable alors que quelques semaines avant nous ne le connaissions pas, pourquoi maintenant voulons nous son emprisonnement ? Notre incapacité de le reconnaître n'est elle pas en train de se jouer de nous, pour que nous puissions juste une fois l'entendre ?
Comment la passivité de notre écoute peut elle juger la qualité de cet autre constitué sous la retranscription d'une situation donnée ? Quel intérêt jugule l'affaire ?
A travers l'intérêt individuel de ses pairs, nous pourrons le percevoir de bien des manières différentes. C'est à ses ennemis que l'on reconnaît l'accusé.
Le désintéressement pourrai alors rimer avec capacité d'objectivité, si le bougre avait la chance de pouvoir discerner les différentes parties assombries. Il pourrait sans doute y voir lui-même plus clair. Pourquoi faudrait-t-il qu'un type habitué aux ragots et breuvages populaires soit dorénavant tenu correctement informé des événements produits ? Mais enfin, cela est impossible, puisqu'il ne peut comprendre l'actualité lorsqu'il reste inactif, passif devant la narration habituelle des choses du monde extérieur. Toute volonté de prendre un réel positionnement vis à vis de ses congénères devrai sans doute faire l'objet d'études concernant le contexte dans lequel tel ou tel autre est considéré. Il est aisé de s'accommoder de son privé, il est sans doutes plus difficile de rencontrer l'autre libéré qui pourra sans compter vous livrer ses pensées.
Celui qui, rencontré lors de notre balade habituelle, sempiternelle, quotidienne, nous propose de livrer son opinion, est sans doute entendu d'une oreille légère et assez peu attentive, puisque lui, le bougre disponible, ne peut se montrer capable de discerner ces obscurité qui nous paraissent claires. Au fond, ce bougre, c'est sans doute celui que nous avons étés, mais que nous ne somme plus, celui que nous étions lorsque nous étions plus naïfs, ou tous simplement moins encombrés. Celui aussi qui ne pouvait comprendre exactement la situation, le contexte précis des faits dont on nous informe, mais surtout ces actualités que nous pouvons distancier.
Pas sûr. Spécialisés, nous le sommes sans doute. Informés, aussi. Disponibles, c'est une autre chose. Ici s'opposent deux drames banals. En tous cas, une chose est sûre. C'est en croyant savoir que l'on oublie d'ignorer. Pourquoi ne pas s'ignorer soi, et distribuer son modeste savoir à celui qui ignore autant ? C'est sans doute par la que la reconnaissance commence.