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Billet de blog 16 mars 2010

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L'organisation des représentations.

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Le problème, ce n’est pas la représentation en soi. C’est l’organisation. Celle qui expose et régule l’accès à ces dernières. Lorsqu’elle détermine et prévoit les possibles, il est indispensable de se remettre à penser les différents types de diffusions.

L’orientation des volontés possibles ne se formule pas en termes de présence ou d’absence de représentations. Avant cela, chacun est en face d’un dispositif qui établit les structures de subjectivation. L’organisation des représentations, produite par ce dispositif, à pour but d‘anticiper et de créer du nommable, du représentable. Il s’agit d’une forme de contrôle par anticipation qui prévoit grâce à son organisation close les représentations futures. La création se fait davantage vis à vis de l’organisation du visible, elle succède à une logique différente ou la représentation est produite vis à vis d’une autre.

Qu’en est il de la singularisation qui permet la création ? Ce qui est en jeu, c’est la méthode de singularisation par causalité linéaire. Alliée d’une volonté de pouvoir, cette méthode s’inscrit dans un cheminement rectiligne visant à connaitre de manière performante, donc spécialisée. Elle répond à une relation de pouvoir initiale entre un individu qui sait exposer ses connaissances face à un autre. Une des caractéristiques essentielle de ce dispositif produisant cette relation frustrante consiste à transformer le savoir commun en connaissance individuelle. L’organisation des représentations inclus donc des connaissances, des analyses, mais elle est avant tout une structure d’exposition. La tache la plus importante, concernant cette organisation, n’est pas tant de capitaliser des représentations que de savoir les articuler, les comparer, les exposer. Elle souhaite contrôler les subjectivisations possibles déterminant et délimitant les rencontres. Il est dès lors possible et facile de connaître vite, d’échapper à la complexité. La volonté de savoir peut se substituer au temps de la rencontre aléatoire. Dans ce cas, ce n’est plus la rencontre imprévue qui révèle notre ignorance, mais la peur de ne pas savoir lors de rencontres futures qui nous rend ignorants.

L’organisation des représentations, alliée de la volonté de savoir, nous singularise dans un inframince spécialisé. Substituées au savoir commun, les sources d’émancipation individuelles deviennent des connaissances situées dans des niches spécialisées ou seuls ceux et celles qui possèdent les mêmes champs d’intérêt restreint peuvent établir un dialogue avec nous. L’organisation impose une structure en entonnoir, vous partez d’une généralité pour arriver à une spécificité. Début/Fin. Réinjecter de l’aléatoire permet de commencer un nouveau cycle. Pour cela, la désorganisation est une clef importante.

La désorganisation des représentations précède leur reconsidération. A contrario de la méthode précédente causale et linéaire, cette désorganisation n’est pas à réaliser, déjà présente mais sans cesse renouvelée car cyclique. En aucun cas méthodique, elle requiert la reconnaissance instantanée et visible sans qu’aucune raison ou critère soit avancé pour justifier la contemplation. Le désintéressement précède également la reconsidération des représentations, puisque défait d’une volonté de pouvoir. Nous pouvons trouver de la valeur à n’importe quoi une fois que nous sommes pleinement conscients de la situation. Cette considération de l’espace se substitue à celle qui délimite en fonction de telle ou telle finalité.

A contrario, l’organisation est impalpable, invisible. Elle est produite par la technique, exposant et dissimulant sans être identifiable comme outil surveillant et contrôlant les manières de faire du commun. Impliquant des centres multiples, des systèmes incohérents, la désorganisation est source de multiplicité, d’ouverture, et ouvre le champ des subjectivisations possibles.

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