Souhaiter lutter contre un capitalisme cognitif absorbant différents savoirs collectifs pour les transformer en connaissances individualisantes sous entend un accroissement du temps personnel dédié aux relations sociales.
A travers une critique de l’intérêt individuel capitalisant les rencontres comme autant de connaissances à faire valoir, je m’interroge sur une forme de détachement ou de désintéressement personnel en tant que producteur de relations aléatoires et de curiosités transdisciplinaires.
Pour arriver directement à la conclusion de mon raisonnement, je pense que la forme collective la plus difficile à produire est un détachement individuel, synonyme de disponibilité et d’ouverture, quittant le souci et la préoccupation habituelle pour parvenir à se projeter à travers autrui sans rationaliser la relation.
Pour clarifier mon propos, je pense qu’une alternative aux rencontres ciblées produites par le capitalisme cognitif réside dans une forme détachée de rencontres. Ce détachement est qualitatif autant que quantitatif, laissant entendre une autre nécessité, celle de pouvoir prendre la liberté de ne rencontrer personne.
Cela constitue rétroactivement la qualité des relations à venir et s’inscrit complètement dans un cycle alternant les périodes de rencontres et de solitude.
Le détachement, en tant qu’alternative aux rencontres ciblées, sans se confondre avec une autre forme de détachement hautaine et méprisante, laisse exister sans vouloir transformer. Il est une ouverture à ce qui n’est pas voilé par l’intérêt individuel.
Le pouvoir social, en tant qu’outil de lutte contre une consommation de connaissances injectées dans les objets produits par le capitalisme cognitif, doit se préserver d’une forme de divertissement proposée par la capitalisation de relations sociales. Pour cela, le détachement inclus dans la distanciation sociale est sans doute une forme à explorer.