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Billet de blog 30 juin 2008

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Farandolo l'écolo

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Depuis qu’il est tout petit, Farandolo a des soucis.

Et comme il a les pieds verts, Farandolo est en colère.

Voyez, la scène : un enfant devant la télé, trépignant, soupirant, dodelinant de la tête, tapant du poing sur la table et invectivant ses parents : « comment vous pouvez laisser faire ça ?»

Il faut dire qu’il venait de visionner un reportage sur la disparition des éléphants en Afrique et le commerce de l’ivoire. Il a tellement tané ses parents qu’ils ont fini par verser leur obole à la WWF et qu’ils ont ainsi contribué à la catastrophe écologique qu’est la prolifération des éléphants en Afrique du Sud

(http://www.futura-sciences.com/fr/sinformer/actualites/news/t/zoologie/d/labattage-des-elephants-a-nouveau-autorise-en-afrique-du-sud_14745/)

Devenu adolescent, en pleine croissance, sportif, il s’est laissé dire que la consommation hebdomadaire d’une bonne quantité de protéines animales seraient des plus bénéfiques pour son métabolisme. Il ne se doutait pas alors que le pet des vaches contribuait à l’effet de serre et que certains hurluberlus préconiseraient un jour de ne plus manger de viande.( http://www.rmc.fr/edito/info/41549/yann-arthus-bertrand-l-ecologie-au-coeur-de-la-conscience-/)

Un peu plus tard, très engagé dans les causes écologiques et plein de bon sens, il a fait le raisonnement qui consiste à dire que le CO2 produit par un carburant végétal est en bonne partie absorbé par le végétal lui-même quand il pousse et que donc, les biocarburants sont la solution idéale pour lutter contre le réchauffement climatique et la pénurie programmée du pétrole. Il se désole aujourd’hui des famines que cette simple idée a engendrée et de la déforestation contre laquelle il a toujours lutté.

Aujourd’hui, ayant une situation a peu près correcte, il est en mesure de se faire construire une maison. Il ne conçoit évidemment pas d’utiliser autre chose que des cellules photovoltaïques pour contribuer de manière importante à son chauffage. Il a un doute, mais il est un peu trop tard, son installation est terminée : la fabrication d’un panneau solaire n’est-elle pas plus polluante et plus productrice de CO2 que ne le serait une installation électrique des plus classiques ?( http://videoblog.ecoabita.com/index.php/30/03/2007/fabrication-panneaux-photovoltaiques/)

Pour tout dire, Farandolo n’est plus en colère, il est désespéré.

Le penseur, aujourd’hui, peut-il échapper à cette desespérence ?

Après la deuxième guerre mondiale, le penseur a désespéré de la nature humaine mais les idéologies, les utopies et les faits, quelque soit leur caractère horrible, lui ont servit de point d’appui. On a pu continuer à penser l’homme.

Mais aujourd’hui, alors que l’humain de bonne volonté, tel Farandolo, se voit confronté à ses propres erreurs de jugement, ajouté à cet ancien sentiment d’impuissance, voyez dans quel errance il se trouve plongé. Il n’y aura visiblement pas de lendemains qui chantent cette fois-ci ?

Alors, comment penser l’homme maintenant ?

Si au moins, cela pouvait nous soulager de dire « à qui la faute ? », de trouver des responsables. Même ce sentiment de vengeance bestiale ne nous consolera pas. C’est inexorable, on est dedans, on y va tout droit, comme on dit.

Comment penser l’homme et sa disparition ?

Où en sont les philosophes à ce sujet ?

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