Que n’a-t-on pas déjà dit ou entendu sur les Suds, à Arles ? Comment décrire un événement qui, à l’aune de sa 18e édition, s’annonce une fois encore comme un rendez-vous atypique dans un paysage festivalier pourtant dense et divers ?

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Le définir comme un festival de musiques du monde serait presque faire injure à sa singularité. Oui, les Suds réunissent plusieurs centaines d’artistes que la classification musicale range de toute évidence dans ce registre. Il est vrai aussi que la manifestation arlésienne propose, comme tant d’autres, son lot de têtes d’affiche, de découvertes, de créations et de rencontres audacieuses. Quel est donc le mystère de son unicité ?
Première hypothèse : l’incroyable alchimie entre une programmation exigeante, une dimension populaire ancrée, un public à la curiosité insatiable et la confiance inentamée, l’appropriation sans cesse affinée d’une richesse patrimoniale peu commune et une recherche festive qui ne fait aucune concession sur le contenu.
Nous voilà enfin proches de la réalité. Mais toujours incomplets.
Là où les Suds se distinguent davantage encore, c’est dans leur approche de l’objet culturel, celle d’y intégrer et d’en promouvoir la portée politique. Les Suds ne se cachent pas derrière des conventions purement esthétiques. Ils affirment une vision, défendent une perception émancipatrice de l’enjeu culturel. Le monde marche à l’envers et sa partie méditerranéenne est très malade. Les puissants ont déclaré la guerre à l’intelligence et l’épanouissement humains, à l’intérêt général, à la capacité des peuples à vivre ensemble une mondialisation généreuse et consentie.
Mais la bataille est loin d’être finie et les Suds, à Arles, ont pris le parti d’affronter la complexité exaltante de leur temps, avec comme seules armes, celles qui rapprochent les hommes : les mots, les voix, les notes et les instruments.
Et, comme l'explique Marie-José Justamond, directrice des Suds, « nous sommes dans la recherche du bonheur de l'altérité, avec cette volonté de partager ce dont nous sommes extraordinairement riches ici, en Provence : nos différences et notre culture faite de nombreuses racines. Rarement au fil de ces dix-huit ans, je n'ai eu autant le sentiment d'un pari fabuleux autour de nos cultures. Rarement je n'ai eu autant conscience d'embarquer public, conseil d'administration et partenaires dans une très grande aventure. Jamais je ne me suis sentie aussi citoyenne d'Arles, mais aussi citoyenne du monde, dans toute sa complexité. Et rarement, je n'ai été aussi heureuse de partager tout cela, avec vous, dans notre ville ».

18e édition des Suds, à Arles
Du 8 au 14 juillet 2013
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