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Billet de blog 16 juillet 2008

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Les larmes d'Houria Aïchi

Drôle d'endroit pour un concert. Mais à juger l'interminable file d'attente devant le musée de l'Arles antique, mardi soir, le rendez-vous était attendu.

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Drôle d'endroit pour un concert. Mais à juger l'interminable file d'attente devant le musée de l'Arles antique, mardi soir, le rendez-vous était attendu.

Sur les coups de 21h30, la foule s'impatiente, "roumègue", comme on dit ici. Mais dès que le clarinettiste de l'ensemble Hijâz' Car ouvre le bal et invite le public à se faufiler entre les tombes et statues romaines, l'attention règne. Cavaliers, chevaux et dames de l'Aurès sont le thème d'une oeuvre qui s'impose déjà comme un des moments forts de cette treizième édition des Suds, à Arles. Accompagné par les brillants musiciens de l'Hijâr' Car, formation française qui mêle les sonorités jazz aux musiques méditerranéennes, la chanteuse algérienne Houria Aïchi interprète des poèmes mis en musique par le joueur de oud Grégory Dargent. Moment de grâce quand la grande dame chaoïa des Aurès se laisse emporter dans ce qui se rapproche d'une transe. Sollicités par l'artiste, les youyous résonnent entre les pierres antiques. Mouvements légers de la tête et du bassin, envolées vocales, yeux grand ouverts vers les cieux, jeu de foulard, la séduction fonctionne. Au point d'emplir Houria d'émotion. Des larmes qu'elles ne peut contenir, provoquées par les acclamations du public tout autant que par ces textes qui évoquent les Rayan el Khil, ces "bergers à cheval" qui participent aux fêtes traditionnelles berbères. Après de longs au revoir, les festivaliers ont certainement rêver à ces cavaliers, chevaux et dames de l'autre côté de la Méditerranée.

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