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Billet de blog 18 juillet 2008

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Le volcan Bregovic

C'était un soir de retrouvailles. D'abord, entre le public des Suds et Goran Bregovic, dont la première rencontre, un soir de juillet 1999 dans ce même théâtre antique, avait véritablement boosté la notoriété du festival et, d'une certaine manière, la carrière du compositeur serbe en France.

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C'était un soir de retrouvailles. D'abord, entre le public des Suds et Goran Bregovic, dont la première rencontre, un soir de juillet 1999 dans ce même théâtre antique, avait véritablement boosté la notoriété du festival et, d'une certaine manière, la carrière du compositeur serbe en France. Pour tenter de retrouver la magie de ce concert historique, la directrice Marie-José Justamond avait pensé à tout. Même à réinviter la première partie d'alors. Le groupe marseillais Dupain n'étant plus en activité, c'est la nouvelle formation de son leader, Sam Karpienia, qui a ouvert la soirée de jeudi. Parmi les têtes de pont de musique actuelle d'Occitanie, et cherchant sans cesse à la rendre contemporaine, Karpienia (voix, mandole) s'est entouré de son vieux complice Daniel Gaglione (mandole) et du talenteux percussionniste iranien, Bijane Chemirani. Si la voix aussi déroutante du chanteur n'a pas changé, le son se veut plus brut, laissant de côté les rythmes lancinants pour des montées rock, sans renier bien entendu l'héritage méditerranéen.

Puis l'Orchestre des mariages et des enterrements a pris progressivement place. Les cuivres surgissant des deux extrémités des gradins du théâtre romain. Suivront l'ensemble de cordes, le choeur d'hommes, les deux chanteuses bulgares, le percussionniste et second de Bregovic. Au deuxième morceau, la maître apparaît enfin, dans son inusable costume blanc. Au total, une quarantaine de musiciens sur scène qui, plus deux heures trente durant, ont décliné le répertoire de leur chef, alternant les compositions lentes avec les morceaux survoltés qui ont fait la réputation de Goran Bregovic. De ses célèbres musiques de films à des extraits de son prochain album, en passant par ceux de son opéra Karmen avec une fin heureuse, la lave bouillonne jusqu'à l'éruption. Même si l'on se rend compte que le compositeur n'a jamais été aussi créatif que pendant sa collaboration avec le réalisateur - désormais aussi musicien - Emir Kusturica, il reste ce génial inventeur de cocktails qui a fait découvrir au monde entier les musiques des Balkans. Des cocktails explosifs qui ont emporté le public sur leur passage.

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