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Billet de blog 5 juin 2009

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L'UMP transforme son dernier meeting européen en cérémonie des JO

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En backstage au meeting de l'UMP le 4 Juin © elysee inside
En backstage au meeting de l'UMP le 4 Juin © elysee inside

Jeudi 4 juin, l'UMP avait donné rendez-vous à ses militants porte de Versailles, à Paris, pour un dernier grand meeting avant le vote du 7 juin. Au programme : salves de Xavier Bertrand, le secrétaire général de l’UMP, projection d’un clip à la gloire du chef, puis défilé à la tribune des ministres (si possible d’ouverture : Hervé Morin, Jean-Marie Bockel, Eric Besson), têtes de liste et responsables UMP pour louer les exploits du sauveur de l’Europe.

Un grande messe identique aux précédentes, à deux détails près. Cette fois-ci l’UMP avait préparé un petit film diffusant des extraits d’interventions de Nicolas Sarkozy et des images du chef de l’Etat au côté de son homologue américain Barack Obama, lors du 60e anniversaire de l’Otan. Mieux : l’UMP a également imaginé un entracte façon cérémonie d’ouverture des jeux olympiques. Sur l’estrade centrale en forme de T, des silhouettes blanches cagoulées avancent sur fond de lumières tamisées et de chansons larmoyantes. Vingt-sept petits choristes vêtus d’un t-shirt aux couleurs du drapeau européen leur emboîtent le pas, interprétant l’Hymne à l'amour. Clou de ce spectacle sons et lumières, les têtes de liste viennent tour à tour signer une plaquette géante de campagne de l’UMP, entamant à chaque fois un «nous nous engageons à...».

On rallume les lumières. Xavier Bertrand reprend le micro et son discours, toujours le même. «L'Europe que nous voulons retrouver le 7 juin, c'est l'Europe de la présidence française de Nicolas Sarkozy. La France est de retour en Europe !», lance-t-il. Suivi de : «Ce soir j'ai eu Nicolas Sarkozy au téléphone. Il m'a demandé combien nous serions ce soir. Je lui ai dit: j'avais pensé qu'on serait 2.500, mais ils sont plus de 5.000 à nous rejoindre ce soir». Sauf qu'ils ne sont que 3.000 dans la salle.

François Fillon arrive ensuite en guest star pour clore le meeting avec un discours …déjà prononcé. Ou presque. Une sorte de copier-coller de son intervention du meeting de lancement de la campagne, le 29 avril, à Rueil-Malmaison - Hauts-de-Seine - (lire notre article du 29 avril), ponctuée d'incroyables répliques telles que «L’Europe, c’est Paris, Berlin, Prague, Madrid, Vienne, ...».

Pour autant, il n'est pas sorti d’un débat très franco-français, revenant sur la lutte contre l'insécurité, remise au centre du débat par Nicolas Sarkozy. «Face aux voyous qui jouent avec la vie de nos policiers en leur tendant des embuscades, face à ceux qui s'infiltrent à l'école avec des armes (...) notre fermeté et notre vigilance seront sans faille et nous serons sans pitié», a-t-il prévenu, tout en se défendant d'avoir «attendu cette élection pour aborder de front la question de la violence»

Chaque adversaire en a ainsi pris pour son grade. «En cette fin de campagne, je vois bien ce qui nous distingue de l'opposition: nous sommes unis pour l'Europe, ils sont hantés par leurs querelles internes», a-t-il résumé, avant de s'interroger: «Où serait le pays dans cette crise s’il était dirigé par Madame Royal et le parti socialiste ?». «L'extrême gauche marxiste» recueille quelques «soviets!» dans la salle, tandis que François Bayrou se voit infliger un «Il aligne les discours pendant que nous agissons, il célèbre ses postures tandis que nous prenons nos responsabilités». Le meeting s'achève sur le traditionnel «Vive la France, vive l'Europe!» du premier ministre sous une pluie d'étoiles dorés. Générique, rideau.