Après deux jours de grands vents sur la sarkozie, un calme relatif, ce jeudi. Deux informations cependant qui démontrent que ce régime tire vers le bas. En l'espèce (c'est le cas de le dire) vers une certaine rage populiste. D'abord dans La Vie, hebdomadaire chrétien d'actualité qui fait sa Une d'un sonnant "Etre français".
Une tribune libre de Max Gallo, fils de piémontais, lui-même ancien député socialiste, académicien et conseiller occasionnel du président de la République, de laquelle on extrait ceci: "Etre français, pour moi, c'est d'abord aimer le paysage de la France. J'entends tout ce qui est inscrit dans l'espace, aussi bien le paysage rural que le paysage urbain ou monumental: une église, un château fort, c'est un paysage. (...) Etre français, c'est ensuite aimer la manière dont les hommes s'inscrivent dans ce paysage: comment ils le modèlent, le préservent, le prolongent."
On reste abasourdi par une telle conception qui renvoie à un passé révolu qu'il faudrait prolonger et avec lequel une part de plus en plus importante de la population est dans l'impossibilité d'apporter le début d'une quelconque adhésion à un sentiment national. Que peut signifier une église ou un chateau fort pour les jeunes des quartiers, pour tous ces enfants de France élevés dans l'indifférence ou dans le dénigrement de ce que représentent les églises ou les chateaux fort ? Et pourquoi, dés lors, demander à Mohamed ou Moussa, Juliette ou Barnabé de "modeler, préserver ou prolonger" ? Si ce n'est pour susciter l'exclusion et la réponse qui s'impose les soirs de match quand la Marseillaise retentie. Merdre dit Ubu.
Ensuite dans le plus grand hôtel français, à Lassay. Le montant exact de la rémunération mensuelle de Nicolas Sarkozycomme président de la République est de 19.508,21 euros net en 2009,selon le rapport du député PS Jean Launay sur les crédits alloués àl'Elysée en 2010, examinés ce jeudi à l'Assemblée nationale. Lemontant mensuel brut (soumis à cotisation) de la rémunération duprésident de la République s'élève à 21.133,37 euros, y compris une indemnité de fonction de 4.226,22 euros.
Evidemment rapprocher ces deux informations fleure bon sa petite manipulation. Parce qu'elles n'ont rien à voir l'une avec l'autre. Parce que la conclusion coule d'elle même et qu'il faut se méfier de ce qui coule de source. Mais quand même. Alors voilà: dans le paysage français, il y a les églises et les cimetières, les chateaux et les rois, et il y a dorénavant un Président de la République qui tutoie les 20 000 euros par mois tandis que le salaire médian peine à dépasser les 1600 euros.