Si le président du conseil régional du Languedoc-Roussillon a vu sa relaxe confirmée, mardi 31 mars, dans l'affaire des harkis "sous-hommes", son magistère sur la vie politique locale, peu entamé par son exclusion du parti socialiste, est aujourd'hui remise en cause.
Dans la foulée d'une conférence de presse ayant réuni la semaine dernière des responsables de gauche appelant à un "Front anti-Frêche", une pétition vient d'être mis en ligne, à l'initiative de Christine Lazerges (ancienne députée PS), François Liberti (ancien député-maire de Sète, PCF), Jean-Louis Roumégas (porte-parole national des Verts) et René Revol (maire de Grabels et proche de Jean-Luc Mélenchon).
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Réunis sous le label "Au nom des valeurs de gauche", ils écrivent:
«Georges Frêche s’est disqualifié, au plan régional comme au plan national, au point d’être exclu de son propre parti. Au terme de quarante années de vie politique, il n’incarne plus qu’un système clientéliste et clanique à bout de souffle.Nous refusons la perspective de sa candidature aux prochaines élections régionales.
Pour gagner, la gauche doit s’unir. Il la divise.
Pour gagner, la gauche doit s’engager sur ses valeurs. Il les renie.»
Cette pétition fait suite à la déclaration trois semaines auparavant par le premier fédéral socialiste de l'Hérault, Robert Navarro (un très proche de Frêche, qui a soutenu Ségolène Royal au congrès de Reims), indiquant que Georges Frêche serait le candidat naturel de la gauche: «Tout cela se fera sous mon autorité accompagné des quatre premiers secrétaires fédéraux comme ça s’était fait en 2004.»
Puis le même Georges Frêche a révélé le 20 mars dernier à Midi Libre ses préférences pour les têtes de liste départementales, évoquant notamment le maire de Narbonne Jacques Bascou. Ni une ni deux, la puissante fédération PS de l'Aude (proche de Vincent Peillon), réplique dans un communiqué: «Nous n’acceptons pas que l’on choisisse à notre place qui nous représente dans les échéances électorales». Son premier secrétaire, Eric Andrieu, prend son temps pour faire connaître plus avant sa position. Candidat en troisième place sur la liste PS aux européennes, il aurait le profil d'une tête de liste alternative à Georges Frêche, en cas de non-élection au Parlement de Strasbourg. Sinon, les électeurs de gauche pourraient avoir le choix entre une liste Frêche/PS/MoDem et une liste "reste de la gauche". Plus une liste NPA, qui a d'ores et déjà choisi de rester en retrait de la fronde.