Ou comment je suis devenu coach du ministre !
« Moscovici est dans la main de Fernandez, le patron de Bercy. Difficile de dire si c’est de la dépendance ou du dilettantisme. Mais Matignon est conscient du problème » indiquait un député (PS) de la commission des finances de l’Assemblée. » (Libération 11/10/2012)
Ne pouvant imaginer une seconde le dilettantisme venant d’un ministre de la République, moi j’ai pensé à de la dépendance. Et j’ai regardé dans le dico.
«En architecture : une dépendance, un bâtiment qui constitue une annexe d'un bâtiment principal »
Non, c’est pas adapté à notre cas.
«En géographie : une dépendance, un territoire soumis à souveraineté spéciale »
Là non plus, quoique ?
«En addictologie, la dépendance, est un état où, malgré une conscience plus ou moins aiguë des problèmes liés à une consommation abusive, l'usager n'est plus capable de contrôler sa consommation. »
Peut-être une consommation abusive de l’économie de marché ? A creuser !
« En psychologie : une dépendance affective, un besoin général et excessif d’être pris en charge conduisant à un comportement soumis et à une angoisse de séparation »
C’est ça, c’est certainement ça ! Une angoisse de séparation ! Une angoisse de séparation avec l’économie de marché !
Alors, non ! Il faut qu’on aide les personnes dépendantes, il faut le sortir de cette soumission ! Et pour aider ce ministre je lui ai écrit.
« Monsieur le Ministre de l’économie et des Finances,
Faisant référence à vos intentions et déclarations de l’époque avant votre nomination comme ministre :
« M. Pierre Moscovici attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé sur les effets de la suppression de l'allocation équivalence retraite (AER). C'est ainsi que depuis le 1er janvier 2011, des dizaines de milliers d'anciens travailleurs ayant apporté largement leur contribution au développement économique et industriel de la France et justifiant du nombre de trimestres validés, mais trop jeunes pour partir à la retraite, ne perçoivent plus d'allocation suffisante et se trouvent confrontés à une grande pauvreté et précarité. Aussi, il lui demande de bien vouloir lui indiquer s'il entend soit rétablir l'AER de manière pérenne, soit instituer un nouveau dispositif similaire. (Question publiée au JO le : 26/07/2011)
Et après votre nomination comme ministre :
« Pierre Moscovici était vendredi 28 septembre 2012 l'invité du Grand Journal « il faut rétablir l'AER telle quelle était en vigueur en 2010 ».
Je souhaite vous aider à tenir vos promesses et pour cela je vous donne quelques conseils pour préparer votre futur entretien avec votre patron, le directeur du Trésor Ramon Fernandez pour qu’il puisse prendre en compte la détresse des chômeurs âgés, précaires et en fin de droits.
Pour vous aider, je vous recommande quelques astuces que j’ai pu relever dans certaines revues spécialisées :
1 - Écrivez sur une feuille tous les points que vous désirez aborder. À l'idéal, il vous faudrait tenir un petit carnet où vous notez toutes vos interventions sur le sujet de l’AER.
2 - Ne vous plaignez jamais. Parlez d'adulte à adulte, avec tout le respect dû à la hiérarchie, et cantonnez-vous à la description de la détresse des chômeurs âgés, précaires et en fin de droit.
3 - Vous n'êtes pas là pour écouter ou pour au contraire déverser. Il s'agit d'un échange. Laissez votre patron parler et prenez position quand il a fini. Ne vous justifiez pas de vos promesses. Donnez-lui des exemples concrets de votre engagement de l’époque.
4 - Si votre patron vous fait une proposition de décret très limité sur le sujet, vous n'êtes pas obligé de répondre sur le moment. Vous pouvez lui annoncer que vous désirez le revoir pour lui reparler du rétablissement complet de l’AER.
5 - Si votre patron vous oppose un refus sur votre promesse de l’époque, restez constructif et demandez-lui les raisons de ce refus. Élaborez un plan pour y parvenir.
6 - Si vous êtes mal à l'aise avec lui, expliquez en quoi remettre cette allocation serait utile et même nécessaire pour toutes ces personnes. Tâchez d'attirer l'attention de votre patron que, non seulement vous savez faire des promesses mais vous les tenez !
7 - Pour négocier ce décret, préparez vos arguments. Ne vous comparez pas à François Hollande ou Jean-Marc Ayrault, mais mettez-vous dans la tête de votre patron : qu'est-ce que ce ministre va me faire si je refuse ?
Voilà, j’espère vous avoir aidé un maximum sur le sujet, et vous souhaite tout le courage possible pour cet entretien. »
Qu’en pensez-vous ? Ah, j’oubliais, c’est le slogan suivant qui est sur le blog du ministre.
"L'homme libre est celui qui n'a pas peur d'aller jusqu'au bout de sa pensée. Léon Blum"