Pile ou face policier à Sevran-Beaudottes: la suite à Aulnay

Le 5 janvier, avec plusieurs collèges du lycée Jean Rostand de Villepinte (93), nous étions témoins de comportements inappropriés de la part de la police dans le cadre de contrôles d’identité, épisode que nous avions relaté dans un texte collectif paru sur Médiapart. Les contrôles continuent dans les gares du tronçon nord du RER B et lors de ces interventions policières, les papiers d’identité sont uniquement demandés aux personnes qui présentent des signes extérieurs d’ « allochtonie ».
De plus, j’ai à nouveau constaté l’emploi de méthodes choquantes lors de ces contrôles. Le mardi 31 mars, à la gare d’Aulnay, des policiers avaient arrêté trois jeunes garçons, vraisemblablement des collégiens. Les trois jeunes garçons ont été placés en rang dos au mur dans le couloir souterrain qui dessert les voies, un couloir très passant. Les policiers avaient en main leur carnet de correspondance et lisaient à haute voix, en ajoutant rires et commentaires, les mots que les professeurs avaient écrits à l’attention des familles concernant le comportement en classe des adolescents. Assistant à cette scène, je me suis adressée aux policiers en rappelant que ces mots ne concernaient que l’élève, sa famille et la communauté éducative de l’établissement scolaire. J’ai été fermement écartée de la scène, le policier me précisait que ces élèves « avaient fugué de l’école ».
On voit difficilement comment l’utilisation de ces informations sur la scolarité des élèves, dans une mise en scène dont le principal ressort semble bien être l’humiliation, puisse contribuer à la menée de la mission de maintien de l’ordre public dévolue à la police nationale.