L’opposition des deux rives va redoubler d’esclandre. Attendons-nous au couteau sans lame qu’est la Motion de censure. Le boucan qu’ça f’ra ![1]
Puisqu’on vous disait que le Projet Macron n’était pas amendable !
Reste que l’utilisation du « 49-3 » n’a rien d’anodin.
Comment parfaire un fiasco.
Le Premier ministre ne rit pas, il numérote ses abattis, se demande si l’ex-Premier ministre ne cherche pas à la remplacer. Sous le « bazar », la bataille de Matignon.
« …En définitive, le 49-3 vient parfaire ce fiasco. « Le loupé est en amont, bien en amont », affirme un ministre qui préfère charger Jean-Paul Delevoye, pour éviter de sombrer avec le radeau de la réforme des retraites. Pendant la campagne présidentielle, l’équipe d’En Marche! disait vouloir faire de ce vaste chantier une « illustration de la méthode Macron face aux blocages français ». Le texte restera effectivement dans les annales de l’histoire politique, mais au chapitre des cas d’école à ne jamais reproduire.
Après des semaines d’improvisation, il conduit le gouvernement à utiliser l’arme de ceux qui n’ont pas réussi à convaincre. Il s’agit bien d’« un désagréable aveu », comme l’écrivait Richard Ferrand en février 2016, au moment de la loi El Khomri[2] » écrit Eelen Salvi pour Mediapart, ce 29 février.
Le fakir dans le Cour des Miracles
Réécoutons le Fakir[3] Ruffin :
« Pourquoi, c’est le Bazar ? C’est le bazar pour des raisons de calendrier ! Parce que ça fait deux ans et demi qu’on attend cette réforme. On est passé par-dessus les négociations avec les syndicats. On a une étude d’impact qui est bâclée, qui arrive devant le conseil d’État. Ça arrive devant l’Assemblée en procédure accélérée. On a toujours pas compris depuis le début de ces débats pourquoi c’est en procédure accélérée. Est-ce que quelqu’un peut nous expliquer pourquoi c’est en procédure accélérée ? » (Voir à partir de 22’ – le magazine d’actualité de la chaîne Arte[4]).
De deux choses ; l’une : ou bien, il le fait exprès ; ou alors, il le fait exprès, le Fakir !
Voilà deux ans et demi que le Ruffin « attend cette réforme ». Même s’il le fait exprès, c’est tout de même un aveu de taille !
Plafonnement des dépenses- but des réformateurs
Reprenons : le gouvernement passe au 49-3 parce qu’il n’a pas le choix, tout simplement. Répétons une fois encore qu’à l’origine, le projet de loi était censé être adopté en Conseil des ministres en avril 2022. Martinez, Ruffin et autres ont fait des pieds et des mains, dès septembre, pour que ce projet de loi soit mis sur le tapis avant les Municipales, ce qui nous a paru aussi étrange qu’aventureux. Du coup, Macron-Philippe ne se sont pas fait prier. Et monsieur François Ruffin se prend maintenant pour le coq qui vient à peine d’éclore !
Le pouvoir n’a pas d’autre choix que le 49-3 car la confrontation autour de cette réforme-clé précipite son naufrage. Comme l’a fort justement fait remarquer Géraldine Muhlmann, Professeure de Sciences politiques[5] sur le plateau d’Arte, c’est une loi de PLAFONNEMENT DES DÉPENSES. Les retraites seront alors enserrées dans le Budget de l’État.
A présent, nous ne sommes pas absolument certain que la loi sera adoptée via le 49-3. Ce qui est sûr, c’est que rien n’est sûr en ce moment. Si le 49-3 fait son œuvre, la loi ne sera pas encore promulguée par Macron. Si on doit attendre le 31 mars, date de la nouvelle journée intersyndicale et interprofessionnelle d’action, il sera bien tard. Il sera alors grand temps de destituer et de renverser le chef de l’État, par tous les moyens nécessaires, les moyens parlementaires et constitutionnels inclus.
A suivre, débattre, commenter ou partager
[1] Inspiré par le chanson de Georges Milton (comique troupier – années 1920)
https://youtu.be/82GZ0SYWvAQ?list=PLG3zvMyLBkRhtmby1z_tUvlUfSg4JXZoi
[2] https://www.mediapart.fr/journal/france/290220/retraites-macron-acheve-son-quinquennat-avec-le-49-3?page_article=2
[3] Fakir est le journal créé par F. Ruffin en 1999. https://www.fakirpresse.info/
[4] https://youtu.be/b3wPubhJO8E?list=PL3t1ytKnk4hXjd6yL4GDIQw0HvBaw3NR_
[5] Emission citée plus haut