Billet de blog 7 mars 2020

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LES DROITS PIÉTINÉS DES FEMMES-TRAVAILLEUSES

A l’occasion de la journée internationale des femmes, impulsée en mars 1911 par les femmes socialistes internationalistes, il nous a semblé utile de faire le point du jour. Depuis 1974, les gouvernements successifs français puis l’ONU ont décrété que la journée internationale des femmes devait être « la journée de LA femme » et, à présent, journée internationale des droits des femmes.

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Nous vous ferons grâce de la présentation qu’en donne le ministère de l’Education nationale et de la jeunesse de Blanquer[1]. Rappelons qu’à l’origine, la journée du 8 mars se faisait sous drapeau de la libération des femmes. On pourra discuter la question de savoir si les femmes sont dominées par les hommes, par la société patriarcale, par le capitalisme ou les trois en même temps. C’est un vaste débat.

Selon les greffières et greffiers du ministère de l’Educ. Nat, il s’agirait de

  • « fêter les victoires et les acquis
  • faire entendre leurs revendications
  • améliorer la situation des femmes »

Signalons l’utilisation que fait Blanquer et ses prédécesseurs des mères, utilisées comme main d’œuvre gratuite d’appoint pour encadrer les sorties scolaires (à condition de ne pas porter de foulard ou la kippa « ostentatoires »), en remplacement des agents de la fonction publique auparavant dédiés à cette tâche. Voilà qui donne un aperçu dégueulasse du sort jeté aux droits des femmes en 2020.  A cela obéit le dévoiement de la journée du 8 mars qui, à l’origine, articulait la lutte pour la libération des femmes avec la conquête des droits immédiats des femmes au travail et à leur protection au travail par des mesures de protection spécifiques, telles l’interdiction du travail de nuit.

Pour notre part, nous avions boycotté la marche violette néo-féministe du 23 novembre 2019 où paradaient l’ex-ministre de l’Educ. Nat. Valaud - Belkacem et Laurent Berger, militant acharné du rétablissement du travail de nuit des femmes dans l’industrie et le commerce. Le tout, dans une logique d’unité nationale « des femmes », macron-compatible.

La vie quotidienne défie tous les discours consensuels, tant la réalité détruit ces discours.

Dans la vie réelle, les ministres de la santé

Au-delà, les pseudo-féministes qui  gouvernent et qui ont gouverné au cours de la dernière décennie ont planifié, organisé le fermeture des maternités de proximité, organisé le fermeture des crèches des personnels hospitaliers. Le droit pour les mères de familles isolés aux crèches municipales est piétiné : une femme qui n’a pas de travail ne trouvera quasiment jamais de place en crèche pour ses enfants. D’une manière générale, les mères de famille sont incitées au travail à mi-temps/ mi- salaire, rencontrent des obstacles sévères à leur perfectionnement professionnel. Au minimum, les femmes travaillant à temps partiel devraient être payées en équivalent temps plein, au moins dans l’attente de crèches sur les lieux de travail ou à proximité accessibles à tous les enfants. Ceux qui, dans les allées du pouvoir, cherchent des solutions dites « alternatives » calculettes à la main, explorent la piste du retour des accouchements à la maison …

A Suivre. Et à débattre.

Nos propositions immédiates concrètes de défense vers l’émancipation :

  • Arrêt des fermetures de maternité
  • Arrêt de la pénurie de crèches : droit à une place en crèche pour tous les enfants, toutes, salariées et chômeuses, sans discrimination, aucune, tri des demandes selon des critères de « priorité » fondés sur la pénurie voire le favoritisme clientéliste dans bien des localités
  • Du travail à temps plein, en CDI, pour toutes- Sinon : mi-temps payé à salaire plein
  • Rétablissement de l’interdiction du travail de nuit des femmes dans le commerce et l’industrie
  • A travail égal, salaire égal, qualification égale, dans le public et le privé.
  • Droit à l’avortement libre et remboursé par la sécurité sociale, sans entrave aucune.rrêt des fermetures de centre IVG et riposte unie contre toute « action » anti-IVG

Vive la manifestation unitaire du 8 mars

Dans ce sens, nous soutenons l’appel à la marche des Grandes gagnantes qui est une manifestation indépendante, cette fois, qui prend fait et cause pour le retrait de la réforme des retraites dont le sexisme saute aux yeux, entre autres.

[1] https://www.education.gouv.fr/journee-internationale-des-droits-des-femmes-11900

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