Pour Félix, Killian et les autres enfants du service pédiatrie du CHU de Nantes, le Festival des 3 Continents projette Les contes de la mère poule, court métrage iranien. Une séance où les commentaires et la bougeotte sont autorisés.

« Ah je l’ai déjà vu ce dessin animé » annonce fièrement Félix, 7 ans, alors que s’affiche tout doucement le titre du film. Le ton est donné. Le Festival des 3 Continents n’impressionne pas le garçon. Dans la salle de jeux du service, les jouets ont été troqués contre un écran de cinéma. Killian, 3 ans et demi, s’impatiente à l’idée de voir le dessin animé. La séance commence. Chacun s’installe sur sa petite chaise en bois. Lorsque Killian entend les premiers sons du film, il danse sur sa chaise et chantonne, même s’il ne connaît pas l’air. Trois contes animent l’écran pendant 45 minutes, sous les yeux des enfants et de leurs parents. Léa prend beaucoup de plaisir pendant la séance. Malentendante, elle préfère habituellement lire, plutôt que regarder la télé ou des films. « Comme ça j’apprend à bien lire, c’est important, mais là, les contes c’était vraiment bien ! » commente-t-elle un peu timide. Du haut de ses 8 ans, Les contes de la mère poule lui parlent.
« Oh il est trop beau »
Le conte du poisson arc-en-ciel donne le sourire à chacun. Aycan et Léa l’adorent. Pourquoi ? « Parce qu’il a plein de belles couleurs et qu’il est gentil » répondent-elles presque en cœur. Félix, lui, comprend que ce petit personnage symbolise le partage et la gentillesse envers les autres. Ce sont des valeurs qui comptent pour lui. « Bien fait pour toi poisson-éclair crie-t-il à travers la salle. Non, mais je plaisante il s’appelle pas comme ça en vrai ». Ce qui est sûr c’est que Félix n’aime pas les méchants, tout comme son camarade, ravi de voir que le joli poisson coloré s’en est sorti. Le copain ne se prive de partager son emballement « Ouf ! Il est parti à la vitesse de l’éclair. C’était juste ! »
CHUT !
Ça y est Killian ne tient plus en place ! Il chante, parle d’autre chose, bouge dans tous les sens. « CHUT ! » s’essouffle Félix. Alors, après 15 minutes de film, le cadet de la séance préfère enfourcher son vélo et se promener dans les couloirs du service. Pas facile pour lui de comprendre les personnages faits de tissus et de bouts de ficelles. Les contes iraniens sont loin des dessins animés américains que les enfants ont l’habitude de regarder. Mais Félix, lui, les connaît. D’ailleurs, il ne peut s’empêcher de commenter les scènes à son copain de 7 ans, qui lui aussi s’appelle Killian. « Ah oui et à la fin le poisson va donner ses couleurs à tout le monde ». Zut ! Félix dévoile la chute. « Mais faut pas l’dire » s’offusque son copain.

« J’ai perdu ma dent hier »
Aycan signale qu’elle a perdu sa dent hier, alors que le loup en tissu du deuxième conte s’apprête à dévorer un mouton. Pendant ce temps, Killian a peur « Oh là là ! Il va pas le manger quand même » s’inquiète-t-il auprès de Félix qui le rassure. « Ouf » soupire le garçon soulagé. Son visage apeuré rayonne à nouveau d’un sourire auquel il manque quatre dents. Mais Félix a beau avoir l’air rodé devant ce dessin animé, il confie toutefois à la fin de la séance : « Quand monsieur coq et madame poule appellent à l’aide les animaux tandis que leur petit se noie, ça me rend triste à chaque fois. C’est comme dans la vraie vie, les gens n’écoutent pas assez quand on leur demande de l’aide ! » affirme-t-il avec des mots d’adulte dans son pyjama d’hôpital. Commenter chaque scène, c’est finalement un moyen de se rassurer quand on est enfant parce que quand on ne sait pas ce qui va arriver, ça fait quand même un peu peur !
Justine Dagorn, M2 Info Com Nantes.
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