En pleine crise (financière, économique, politique et de civilisation) et après trois défaites à l’élection présidentielle, la gauche, et plus largement la France, a besoin que le prochain congrès du PS soit réussi.
Ce congrès sera réussi s’il permet au PS de se doter d’un horizon politique, disparu depuis 1983, d’un programme ancré à gauche, abandonné depuis 2002 et enfin d’un présidentiable et d’une équipe crédibles. Ces trois conditions sont à réunir dans cet ordre. Sans horizon politique défini, l’application, même en grande partie réussie, d’un programme de gauche n’apparaît que comme une série de mesures sans véritable sens au moment même où les politiques affichent leur impuissance par rapport au poids de l’économie et de la finance. C’est l’expérience, cruellement sanctionnée en 2002, du gouvernement Jospin. Enfin, sans horizon et sans programme solidement ancré à gauche, l’élection présidentielle n’est plus qu’un simple combat de personnalités favorisant forcément le candidat de droite porteur et acteur du modèle dominant. C’est l’expérience de la dernière élection présidentielle.
Bonne nouvelle ! Le PS est en mesure de réunir ces trois conditions. Encore faut-il que les deux votes successifs des adhérents ouvrent cette voie. Premier vote, celui sur les motions, en favorisant la motion F, seule à pleinement dessiner un horizon de dépassement du capitalisme. Second vote, celui pour désigner le premier secrétaire, en choisissant un candidat jeune, non marqué par les erreurs des expériences précédentes, et premier signataire d’une motion C, clairement ancrée à gauche et faisant le bilan critique indispensable des dérives libérales des socialistes, en particulier autour de la construction de l’Europe. Enfin, tout en préparant d’abord les importantes échéances des élections européennes de 2009, encore faut-il que le jeu des alliances et des synthèses molles ne conduise pas à casser la dynamique construite, et inscrite dans la motion E, autour de la candidate à la dernière élection présidentielle.
Difficile, mais pour être en capacité de répondre aux enjeux dramatiques de la situation politique et économique actuelle, le PS doit tout faire réunir ces trois conditions.