Demain, lundi 15 septembre, commence la kermesse annuelle de la prostate. Annoncée partout, soutenue par un budget conséquent, la Journée nationale de prostate est de retour.
C'est un exemple frappant de l'état actuel de l'information en santé :
A ma gauche, l'association française d'urologie (AFU), soutenue par de puissants sponsors :
Son dossier de presse est repris dans de nombreux supports et insiste sur l'intérêt du dépistage du cancer de la prostate.
A ma droite, une cinquantaine de médecins soutenus par... eux-mêmes :
Las de voir des hommes dont la vie est brisée par un diagnostic intempestif et un traitement mutilant à défaut d'être justifié. Les médecins de la Réunion ont même acheté une page dans le Monde dans le cadre d'une campagne de dé-désinformation.
Notez-vous la discordance ?
Quant à la Haute Autorité de Santé, elle confirme l'absence d'intérêt du dépistage dans l'état actuel de la science (page 7 de ce document), comme l'OMS.
Marcel Garrigou-Grandchamp a écrit une très bonne synthèse sur le sujet avant-hier.
Je ne redonne pas tous les liens qui sont dans les pages déjà citées. L'objectif de ce nouveau billet n'est pas d'enfoncer le clou, mais de donner une chance aux journalistes désireux de rédiger un papier équilibré de faire un vrai travail d'information (comme dans la notice Wikipedia par exemple).
Nous verrons demain quelle sera la couverture médiatique des deux approches de ce difficile problème.
D'un côté, des lobbies, de l'autre, la science. Qui va gagner la bataille médiatique ?
Le résultat du match donnera une idée de l'état de la presse fin 2008.
Ajout du 23/3/2009 : de nouvelles données scientifiques m'ont conduit à faire une réévaluation de ce dépistage http://www.atoute.org/n/article117.html