Parfois, vous êtes tranquillement en train de faire un truc banal, et vous vous prenez brutalement une grande baffe en pleine figure ; une de ces baffes qui font d'autant plus mal que vous n'étiez pas préparé, que vous vous sentiez en confiance.
Je regardais distraitement le journal de 13 heures de la chaîne publique, le mercredi 14 janvier, quand j'ai entendu la présentatrice déclarer froidement : "20% des enfants ont la chance d'être suivis par un pédiatre, les autres sont suivis par un généraliste". Quelques secondes après, j'apprends que les pédiatres sont "plus rassurants" et "plus disponibles".
Est-il vraiment nécessaire d'expliquer pourquoi j'ai été, comme tous mes confrères généralistes, blessé par ces affirmations aussi peremptoires qu'infondées ?
Cela m'a fait penser une histoire vécue par un ami d'origine africaine : il y a une trentaine d'année, sa fille était revenue en pleurs de l'école (publique française) : la maîtresse avait lu une histoire aux enfants. A la fin de l'histoire, la gentille se marie et a beaucoup d'enfants, et la méchante est transformée en... négresse ! Il avait fait un peu de foin dans l'établissement qui s'était réfugié initialement derrière le fait que le texte datait du début du siècle.
J'ai le privilège de gérer un forum de schizophrènes, privilège car la sensibilité et l'intelligence de ces grands handicapés du contact humain est fascinante quand l'écran et le clavier les libèrent de leurs blocages. Or il n'y a pas un mois sans qu'un journaliste parle d'un comportement anormal ou stupide comme étant "schizophrène", faisant ainsi preuve de sa méconnaissance de cette maladie. C'est chaque fois une grande souffrance pour eux d'entendre leur maladie assimilée à un forme de débilité ou d'attitude ambivalente.
Attention aux "mots-baffes", ça fait mal.