
La population des pays développés vieillit , c'est une aubaine pour l'industrie pharmaceutique qui voit avec les séniors s'ouvrir des marchés "porteurs" pour ses molécules innovantes.
La maladie d'Alzheimer et les anticholinestérasiques fait les gros titres et a même l'attention du gouvernement mais l'arbre ne cacherait-il pas la forêt ?
« Mourir la belle affaire, mais vieillir ... » chantait Brel et ce refrain résume la situation de nos sens affaiblis par l'âge:
- La presbyaccousie peut être compensée par des prothèses de plus en plus sophistiquées mais de moins en moins abordables à des coûts avoisinant les 2000 €: c'est cher pour une puce amplificatrice, même sophistiquée avec traitement numérique du son.
- Les implants peuvent régler les problèmes de parodonte mais là aussi à des tarifs qui ne sont pas à la portée du patient moyen: prévoir le prix d'une voiture pour un maxillaire.
- Enfin pour ce qui est de la vue, les verres progressifs de lunettes à 200 € l'unité sont presque bon marché à côté de l'implant bifocales à 500 € non remboursé par la sécurité sociale pour les interventions de la cataracte et le scandale des traitements innovants de la DMLA:
Dans sa forme dite "humide" les ophtalmos utilisent un anticorps monoclonal inhibiteur des facteurs de croissance vasculaire, injectable en intra vitréen, par exemple le Ranibizumab (LUCENTIS de NOVARTIS) à 1297 € l'injection de 0,3 ml, soit 4 323 € le ml (en prévoir au minimum 3);
Appartenant au même groupe que NOVARTIS, ROCHE commercialise le Bévacizumab (AVASTIN) qui est une molécule similaire mais utilisée en cancérologie et beaucoup plus abordable (rapport de 1 à 20): la demande d'AMM pour l'ophtalmologie ne semble pourtant pas être envisagée !
Mais la demande explose, la sécurité sociale française tente d'en limiter l'usage en inscrivant le produit sur la liste des médicaments d'exception, la Grande Bretagne ne prend pas en charge le traitement pour le premier œil; comme au poker les anglais doivent "payer pour voir" de leurs 2 yeux mais là au sens propre ! Seuls les nord américains semblent décidés à utiliser l'AVASTIN dans cette indication et sans l'AMM: attitude impensable en France, l'ophtalmologiste risquant les foudres de la sécurité sociale et de la justice en cas d'incident.