
Alors que la France est encore alanguie par les derniers jours des vacances une pluie de courriers recommandés s'est abattue sur les médecins généralistes, notamment dans l'est de la France.
Les gestionnaires de l'assurance maladie ont décidé d'imposer les restrictions par le biais des prescripteurs, les médecins généralistes.
Il y a eu la tentative avortée sur les médicaments à "vignette bleu" pour les bénéficiaires des ALD (1), il y a eu les mises sous tutelle de généralistes pour les prescriptions d'arrêts de travail et déjà de transports.
Aujourd'hui les médecins généralistes sont carrément sommés de rembourser les frais de transport en ambulance prescrits à leurs patients au motif qu'ils auraient mal ou pas renseigné une case du 2è volet:


« éléments d'ordre médical
- précisant le motif du déplacement: .........................................
- justifiant le mode de transport prescrit: ................................... »
Sur la forme ces courriers sont comme d'habitude à la limite de la courtoisie, mais sur le fond ils appellent interrogations et commentaires:
- Une fois de plus ce sont les médecins généralistes qui sont les victimes du harcèlement administratif des CPAM (2). Pourtant ils rédigent bien souvent ces prescriptions de transport en lieu et place de leurs confrères hospitaliers qui délèguent cette tâche à leurs secrétaires quand elles sont présentes et quand elles ont le temps pour le faire.
- Une fois de plus cette mesure vise les plus faibles, c'est-à-dire les malades à mobilité réduite et parmi eux les plus gravement atteints. En effet, qui a besoin d'un transport en ambulance ? Par exemple la personne âgée pour se rendre en consultation spécialisée ou en hospitalisation, le cancéreux pour la chimiothérapie en ambulatoire, le dialysé ...
Si demain les généralistes sont contraints de rationner les transports ce seront ces malades qui en seront prioritairement les victimes.
- Une fois de plus les médecins généralistes se voient pénalisés pour des prestations qu'ils n'ont pas encaissées mais permises à leurs patients à mobilité réduite; ce sont les sociétés de transport qui en ont bénéficié.
- La redondance juridique est telle que les caisses disposent d'au moins 3 textes (CSS (3), Convention Médicale 2005 et Loi du 13 août 2004) leur permettant de harceler les médecins; les placer sous tutelle de prescription ne suffisait plus ou n'était pas suffisamment rentable ou efficace, ou était trop lourd à gérer par les contrôles médicaux, il fallait donc augmenter la contrainte d'un cran.
Manifestement il y a urgence, il faut rayer du paysage médical les médecins généralistes, et la hiérarchie de l'Assurance maladie s'y emploie.
(1) ALD: Affection Longue Durée (100%)
(2) CPAM: Caisse Primaire d'Assurance Maladie
(3) CSS: Code de la Sécurité Sociale