Haro sur le généraliste.
Pour changer.
Face à la forte consommation de psychotropes des français, une quinzaine de médecins poussent un énième cri d'alarme.
Parmi les réactions, des journalistes ou des psychiatres pointent du doigt le responsable : le généraliste, pressé et surtout "mal formé".

Certes, le généraliste est en première ligne pour soigner les plaies de l'âme, car c'est lui qui se débrouille pour être disponible, y compris le samedi et la nuit grâce à un système de permanence des soins. A force de cotoyer la souffrance morale, il finit par bien la connaître.
La formation est bien le problème, mais pas dans le sens où certains l'entendent : c'est l'excès de formation qui est en cause.
Proie favorite des visiteurs médicaux, des séminaires gastronomiques et congrès ludicopromotionnels, le généraliste subit une pression phénoménale pour prescrire. Cette pression laisse de marbre les autorités sanitaires qui ont légalisé cette situation. Les appels répétés pour lutter contre cette corruption des esprits ne sont pas entendus. Les spécialistes qui se font les complices de cette (dé)formation sont tout aussi criticables. Combien d'éminents psychiatres communiquent sur les ondes pour vanter telle ou telle molécule en oubliant de préciser leurs liens financiers avec le fabricant ?
Bref, entre la pression promotionnelle sans limite, les liens malsains entre les firmes, les prescripteurs, et les "leaders d'opinion", tout est réuni pour aboutir au désastre actuel, y compris le non-remboursement des thérapies qui restent un privilège de "riches".
Il serait si simple et peu onéreux d'y remédier : interdisons aux firmes pharmaceutiques de financer la formation des médecins, tout le monde y trouvera son compte. Pour une fois qu'une solution efficace ne coûte rien, pourquoi ne pas l'utiliser. A moins que le frein soit ici...