Que se cache-t-il derrière le « nouveau projet » déposé par le Conseil départemental de la Dordogne pour contourner le bourg de Beynac ?
L'enquête publique sur le projet de « Boucle multimodale des rives de la vallée de la Dordogne au triangle d'or... » est actuellement en cours. Le processus de recueil des observations s'est achevé le 9 août à midi. Les commissaires enquêteurs prévoient de publier très prochainement leur procès-verbal de synthèse des observations. Certains participants à l'enquête ont exprimé un sentiment d'inquiétude, suspectant que l'arrêté préfectoral autorisant les travaux pourrait déjà être prêt à signature, indépendamment des résultats de l'enquête. Cette perception a alimenté des craintes d'une possible intervention de haut niveau visant à favoriser le promoteur du premier projet de contournement de Beynac, précédemment jugé illégal, et dont le site doit être restauré dans un état aussi proche que possible de son état original.
En Dordogne, nous assistons à une attaque sordide contre les principes fondamentaux de notre République, révélatrice d'une dérive néo-féodale qui bafoue l'idéal d'une République exemplaire. Le président du Conseil départemental, déterminé à imposer un projet routier controversé, a ignoré les recours juridiques légitimes et lancé les travaux à grande vitesse, cherchant à devancer les décisions de justice. Malgré l'arrêt du Conseil d'État déclarant ce projet illégal et imposant sa démolition, le porteur de projet persiste dans la défiance, retardant les opérations de remise en état, au prix de près de deux millions d'euros d'astreintes supportées par la collectivité.
Ce refus obstiné de se conformer à la loi a trouvé un allié inattendu en la personne du président de la République, pourtant élu sur la promesse d'une République exemplaire. Au lieu de faire respecter l'état de droit, ce dernier a permis que les services juridiques du ministère de l'Environnement soient mobilisés pour faciliter le dépôt d'un nouveau projet, dissimulant sous un titre trompeur le même contournement routier rejeté. Ce projet, toujours dépourvu de l'intérêt public majeur nécessaire pour justifier les impacts environnementaux dévastateurs, ressurgit ainsi malgré l'interdiction légale.
Ce scandale démontre comment l'intérêt particulier, soutenu par des pouvoirs en place, peut éroder l'autorité de la loi, conduisant à un inquiétant retour au néo-féodalisme où les puissants manipulent les règles pour imposer leur volonté. À une époque où l'écologie et l'intelligence artificielle devraient être les boussoles de notre avenir, cette affaire expose les dangers d'un pouvoir qui, sous couvert de modernité, recourt aux pratiques les plus rétrogrades. Le combat pour une République véritablement exemplaire ne peut se permettre de céder devant ces manœuvres qui menacent les fondements mêmes de notre démocratie.