C'est absolument limpide : si l'Economique, nécessairement, c'est uniquement des prix, c'est-à-dire du ‘'monétaire'' (sinon, une fois de plus -cf. les précédents articles de cette édition- et ceci par exemple pour dire la production économique globale, comment ‘'additionner'' tant de kilos de carottes à tant de mètres carrés d'immobilier ‘'de bureau'', à tant d'Airbus A 380, à tant de courses de taxis... ?) comment alors comprendre que la Crise puisse être analysée comme l'‘'l'expression d'un DESEQUILIBRE MONETAIRE'' ? Tout prix n'est-il pas l'expression d'un EQUILIBRE ? Quelle importance alors qu'il soit de tel niveau plutôt que de tel autre (c'est ce que nous avons démontré dans le précédent article de cette ‘'édition'', et... c'est très exactement le -très réjouissant- problème de disons ‘'la différence'' posé par M. Colucci dans les années 1980, problème qui, pour ceux qui s'en souviennent, tenait dans la question de savoir quelle pouvait bien être ‘'la différence'' entre... UN pigeon'' !)
La conclusion est que s'agissant de la Crise économique, il NE PEUT PAS être d'autre solution que celle-ci : la Crise, c'est le non respect des lois de la monétisation du réel.
Or nous l'avons vu (3ème article de cette édition), la monétisation du réel, c'est la production des biens avec un prix, dès avant marché.
Si donc l'on convient que cette production c'est ‘'la production monétaire'', alors ce que l'on devra dire sera ceci : la Crise, c'est le non respect des lois de la production monétaire.
1° La production monétaire
Commençons par dire que la production monétaire (encore une fois la production des biens avec un prix dès AVANT marché), c'est le CHANGEMENT du travail en son produit (et NON PAS L'ECHANGE du travail contre de la monnaie -cette dernière ‘'analyse'' conduisant en effet de proche en proche à soutenir qu'avant même que le monde existe, il y avait... la monnaie !!!!), ce changement étant ‘'monétisé'' par les ‘'BANQUES'' (c'est-à-dire -moyennant leur intervention- apparaissant comme étant, dès avant marché, de tant de $ -ou d'€, de £, de Yens, de Yuans...).
Aussitôt, ce qui est impossible est que cette opération soit conçue autrement que comme impliquant l'instantanéité (l'INSTANTANEITE !) des circuits de la monnaie et des revenus.
Pourquoi ? Eh bien parce que, la monnaie ne préexistant pas à la production, et la production monétaire (la production-avec-un-prix) se faisant moyennant l'intervention des ‘'BANQUES'', ce qui est en effet obligatoire (sauf à ce qu'à cette opération apporte quelque chose aux ‘'BANQUES'', quelque chose qu'en effet elles gagneraient contre la monnaie qu'elles y apporteraient -or ce serait contradictoire puisqu'on l'a vu, la production monétaire N'EST PAS un échange) est que la monnaie que dans cette opération les ‘'BANQUES'' créent sur elles, instantanément, elle (cette monnaie) soit... détruite sur elles.
Demandera-t-on ce qu'il peut bien alors rester d'une telle opération (savoir, ceci au sens propre du terme, une ''création/destruction !) ?
Précisément, ce que le circuit INSTANTANEMENT CLOS de la création/destruction de la monnaie sur les ‘'BANQUES'' laisse (un tel circuit étant au cœur de la production monétaire), cela, c'est... le prix AVANT marché du produit.
Sauf que ce que l'on objectera maintenant sera que, les revenus portant la monnaie, le circuit instantané de la monnaie implique la dépense instantanée des revenus gagnés par ceux qui auront concouru à la production monétaire ; mais comment soutenir que telle est ‘'la réalité des faits'' ? Comment soutenir qu'à peine gagnés par leurs titulaires, les revenus sont dépensés par eux ?
A cet endroit, ce qu'il faut commencer par dire est que si la production monétaire est ‘'monétisée'' par les ‘'BANQUES'' (de la façon que l'on a vue -et celle-ci pouvant alors être vues comme le 1er pôle FONCTIONNEL du circuit économique), ‘'physiquement'', cette production se joue entre les ‘'ENTREPRISES'' (le 2ème pôle FONCTIONNEL du circuit) et les ‘'TITULAIRES DE REVENUS'' (le 3ème pôle FONCTIONNEL du même circuit) . Au plus proche de la réalité, la production monétaire est donc le changement du travail des ‘'TITULAIRES DE REVENUS'' en ce qu'il produit, ce changement présentant les deux caractéristiques suivantes :
1° il est monétisé par les ‘'BANQUES'', ceci dans un flux qui part d'elles et leur revient instantanément, ceci après avoir traversé les ‘'ENTREPRISES'' puis les ‘'TITULAIRES DE REVENUS'',
2° il n'implique qu'UNE SEULE valeur (et NON PAS DEUX ! -encore une fois, la production monétaire N'EST PAS UN ECHANGE), celle-ci se partageant entre le pôle des ‘'ENTREPRISES'' (elle y est sous forme REELLE) et le pôle des ‘'TITULAIRES DE REVENUS'' (où elle y est sous forme MONETAIRE).
Sauf que ça n'explique pas encore la dépense INSTANTANEE des revenus formés sur les ‘'TITULAIRES DE REVENUS''...
Or si, rappelant que le circuit instantané de la monnaie est imposé par la production des biens avec un prix DES AVANT MARCHE, ce que l'on dit maintenant est que les ‘'revenus'' que les ‘'TITULAIRES DE REVENUS'' ont apparemment entre les mains à l'issue de la production monétaire ne sont pas des ‘'revenus'' mais des TITRES ; et précisément, des titres à des revenus qu'ils ont IMMEDIATEMENT DEPENSES auprès des ‘'BANQUES'' -nous y voila ! (ceci de telle manière que, par-delà la monnaie nominale que les ‘'BANQUES'' ont fait parvenir aux ‘'TITULAIRES DE REVENUS'' au titre de leur contribution à la production monétaire, ce qu'elles leur ont fait parvenir puisse en effet être d'authentiques... revenus, revenus que, puisqu'elles les ont immédiatement acquis contre des titres, les ‘'BANQUES'' ont pu prêter aux ‘'ENTREPRISES'' -ceci de telle manière que, par elles, au titre de leur contribution à la production monétaire, les ‘'TITULAIRES DE REVENUS'' aient pu être payés en revenus effectifs !) ; bref, si ce que l'on dit est que les ‘'revenus'' dont les ‘'TITULAIRES DE REVENUS'' disposent instantanément à l'issue de la production monétaire sont, non pas de la monnaie au sens où tout le monde l'entend, mais du CAPITAL (c'est-à-dire de l'EPARGNE), c'est à dire encore des droits sur le produit réel (logé en ‘'ENTREPRISES''), droits qu'ils vont maintenant pouvoir exercer dans le temps ; ceci faisant qu'alors, au fur et à mesure où les ‘'TITULAIRES DE REVENUS'' dépenseront ces droits auprès des ‘'ENTREPRISES'' pour consommer le produit, celles-ci pourront rembourser les prêts qui, par les ‘'BANQUES'', leur auront été accordés, ceci de telle manière qu'elles aient pu payer les ‘'TITULAIRES DE REVENUS'' qu'elles auront fait travailler en vrais revenus.
Telle sont les lois de la production monétaire.
Aussitôt, ce qu'il est très facile de voir est, de quelle manière le financement d'une production peut déroger à ces lois.
2° La production monétaire quand elle est financée par un capital
C'est immédiat, aussitôt qu'une production se trouve financée par un capital -ou de l'épargne (pour la définition de l'un ou de l'autre, voyez immédiatement ci-dessus) et donc non plus par création (et destruction !) monétaire, aussitôt, l'infraction aux lois de la production monétaire se trouve constituée.
Sauf que D'ABORD, cette infraction est sans conséquence dommageable : les droits au produit non écoulé qui rémunèrent la production financée par un capital (cette production revenant à ce capital -ceci pour la raison que cette production, c'est le capital qui l'a financée) ne peuvent-ils pas se reporter sur le produit (formé antérieurement) que ce capital (des droits non utilisés) a laissé non écoulé ?
3° La production monétaire quand elle est financée par les profits des entreprises
C'est une production financée par un capital. A ce titre, elle déroge donc aux lois de la production monétaire. Sauf que, ainsi qu'on vient de le voir, d'abord, ça n'est pas dommageable : quand bien même les revenus payés par des profits sont privés d'accès au produit nouveau (lequel revient en effet aux profits qui en auront financé la production), ces revenus peuvent se reporter sur le produit (antérieurement formé) que les profits investis ont, de ce fait, laissé non écoulé.
A cet endroit, arrêtons-nous à ce seul point : s'agissant de cette part du produit nouveau qui revient ‘'automatiquement'' (et légitimement !) aux entreprises (ceci du fait qu'elles en ont financé la production par LEURS revenus -les profits), parlons de leur CAPITAL FIXE.
4° La production monétaire quand elle est due à l'AMORTISSEMENT de leur capital fixe par les entreprises
Elle est TOUT A FAIT AUTRE CHOSE que la ‘'simple'' production monétaire de leur capital fixe par les entreprises.
Dans ce cas de figure en effet, les droits au produit en lesquels l'économie se trouve payée sont des droits sur ‘'quelque chose'' qui ne peut qu'aller aux entreprises, c'est-à-dire un produit auquel, par construction, quand bien même il lui soit dû (ce produit, n'est-ce pas elle qui l'a produit ?) l'économie ne peut avoir accès. Cela veut dire qu'en réalité, les droits que l'économie perçoit en rémunération de sa contribution à l'amortissement du capital fixe des entreprises sont des droits qui, pour elle, sont irrémédiablement des droits vides de produit. Ainsi, à supposer que l'amortissement par une entreprise de 10 de son capital fixe lui coûte 10 de profits, ce que l'on doit dire de ces 10 de profits est que, dans le même temps, cette opération (la MÊME !) les lui... restitue !
D'où le fait que, ne perdant pas les profits qu'elles DEVRAIENT perdre en amortissant leur capital fixe (puisque dans cette opération, ces profits, elles les dépensent !) les entreprises n'ont pas besoin de lancer les productions qu'il leur faut lancer pour les gagner ; aussitôt, c'est, hors marché (et -par exemple !- quoi qu'il en soit de ‘'la vilenie'', ''la cupidité'', ‘'l'hypocrisie'', ‘'l'irresponsabilité''... des banquiers et des financiers -ne parlons pas des traders !) l'explication profonde, d'abord du chômage, ensuite du chômage massif (c'est que -cela se démontre- dans le capitalisme arrivé à maturité, le chômage DOIT aller jusqu'à frapper... le 1/3 -on lit bien : le 1/3 !- de la force de travail disponible).
Or nous l'avons vu (en particulier dans le 2ème article de cette édition), le chômage massif est LE fourrier du système du crédit. Et ce système contenant en germe la pathologie du crédit (le crédit cette fois comme véritable système -encore une fois, voyez ‘'la titrisation'' ; voyez les créances ''pourries'', voyez les crédits ''subprime''), ce que ce système apporte en fait avec lui (‘'comme l'orage apporte la nuée''), c'est ‘'le n'importe quoi de la monétisation du réel'' ; bref, c'est la Crise.
(à suivre)
Jean Tramuset