Vraiment, n'était la situation (en perspective, à l'échelle de la planète, combien encore de licenciements ?), face aux controverses usées jusqu'à la corde, celles entre les intégristes ‘'de droite'' (‘'- Ce qu'il faut ? Mais que le marché soit sans entraves'') et ceux ‘'de gauche'' (‘'- Mais non ! ce qu'il faut, c'est que le marché soit contrôlé''), aujourd'hui -à l'automne 2010, deux ans ‘'après''- n'y a-t-il pas toujours matière à... ‘'rire'' ?
Soit par exemple le (lamentable) procès fait après coup au ‘'lampiste'' Greenspan (celui qu'''avant'' -quand ils ‘'montaient''- les marché encensaient, et celui qu'''après'' -après le krach- ils ont couvert... disons de boue).
Ce qui lui fut reproché ? Le réquisitoire est connu : ‘'Monsieur Greenspan, pendant toutes ces années que vous avez passées à la présidence de la Réserve Fédérale (la FED), mais vous avez fait l'argent bien trop facile !''. Fort bien ! Mais soit maintenant... les ‘'plans'' de sauvetage alors concoctés par tous les Paulson, les Brown, les Sarkozy, les Merkel... , soit les politiques qui furent alors celles de la FED, du FMI, de la BCE... soit ces gigantesques opérations de renflouement des banques en faillite (en faillite de leur propre fait !) : comment ne pas voir que ce en quoi ces plans et ces politiques ont consisté, c'était très exactement en cela, faire... ce qui était reproché à Greenspan d'avoir fait ?
La morale de tout cela ?
La chose ne souffre aucune discussion : tandis que l'on nous raconte que pour sortir de la Crise, ‘'le monde doit... tourner le dos à la cupidité'' (sic !), s'agissant cette fois des ‘'responsables'' qui l'ont conduit là où il est (les... Paulson, Brown, Sarkozy, Merkel, DSK, Trichet...), ce que, nous, nous devons exiger est que, sans plus attendre, ces ‘'responsables'' soient déchargés... de leurs responsabilités.
‘'Oui mais, dira-t-on, et après ?''
‘'-Après ?''...
Pour commencer, revenons aux ‘'fondamentaux'' (entendons-nous, les vrais) ...
Aux sources de la crise de 2008 : encore et toujours, le sous-emploi
Soit l'exécrable phraséologie des ‘'experts'' ; soit donc ‘'le challenge de la mondialisation''. Que nous est-il dit sinon qu'''il faut être plus compétitifs que les Chinois, moins chers que les Indiens ? Qu'en d'autres termes, ‘'il faut que nos coûts soient les plus bas''.
Sauf que de proche en proche, cela veut dire que tous les ‘'inadaptés'' (les ‘'jeunes'', les ‘'quinquas'', les prétendus ‘'nuls'' et... tous les autres -à l'échelle de la planète, le BIT les compte en centaines de millions !) sont condamnés au chômage. Las ! : ne s'ensuit-il pas aussitôt qu'évidemment, les revenus ne pourront que manquer dont la dépense est censée faire le retour sur (les) investissements, et donc la rentabilité de l'épargne ? (sans compter que, pour qu'il y ait de l'épargne à rémunérer, ce qu'il faut d'abord, eh bien c'est que, de l'épargne... il s'en soit constitué !).
D'où, aussi vieille que le capitalisme (voyez... MARX), la solution du crédit : ‘'Il n'y a pas assez de revenus formés ? Qu'à cela ne tienne, que les ‘'agents'' dépensent les revenus qu'ils gagneront le mois prochain... dans un an... dans cinq ans... dans dix ans ! sachant que si le prix à payer est celui de l'''inflation'' (comme aujourd'hui on se le représente si trivialement jusqu'au sommet de la BCE ! -sauf que voilà, la véritable inflation ne pouvant qu'être, pour tous les revenus, salaires et profits, une réduction du produit disponible à monnaie constante, sinon, en effet, les prix étant plus élevés en raison même de l'inflation, s'il y a plus de monnaie, où peut bien être le problème !, évidemment, ce qui est parfaitement fantaisiste est de l'analyser comme un ‘'excédent de monnaie'' !), eh bien, on ‘'s'arrangera'' : la distribution du crédit par les banques sera ‘'encadrée'' (par exemple via un ratio sur leurs fonds propres -cf. les accords dits de ‘'Bâle 2'').
Cependant, l'objectif étant l'emploi du plus grand nombre possible (pour respecter le droit qui devrait être imprescriptible des Hommes -les hommes et les femmes- au Travail ? -Pensez donc, non ! : le ressort et le critère de l'activité économique du ‘'système'' étant le profit (attention, ce constat n'a rien d'un jugement moral !), que l'emploi du plus grand nombre possible soit recherché -quant à ce que l'on se donne les moyens de cet objectif, ça... c'est une tout autre histoire !- ceci tout simplement renvoie au fait que le profit doit être maximum), on voit bien en quoi l'encadrement du crédit bancaire (c'est-à-dire la limitation de l'activité, donc... de l'emploi) est problématique.
D'où, ceci du point de vue du système lui-même, cette vraie question : comment donc arriver à créer des revenus entre les mains de tous ceux qui, précisément, ne peuvent pas ou plus en avoir, ceci au motif qu'ils sont ‘'jeunes'', prétendument ‘'nuls'', des ‘'quinquas''... ? (dans l'‘'horrible'' lingo des financiers, parce qu'il sont des ‘'ninjas'' : des no income, no job, no asset) ?
Or (nous y voilà !) soit... la ‘'TITRISATION''.
D'abord, tout en ne sortant pas de ‘'Bâle 2'', ne permet-elle pas au banques... d'en sortir ! Et en effet, si en vendant leurs créances sur le marché à la masse anonyme des épargnants (petits et gros, avertis ou non) -ce en quoi consiste précisément la ‘'titrisation''- les banques peuvent sortir leurs créances de leurs bilans, pour elles, la ‘'titrisation'' n'est-elle pas aussitôt LE moyen de distribuer des crédits ‘'à perte de vue'' ?
S'agissant maintenant de savoir comment faire crédit aux ‘'ninjas'', donc de savoir comment pouvoir aussi vendre sur le marché des créances par essence sans la moindre valeur (les fameux junk bonds), ce qui ici est absolument remarquable est que ce soit du principe même de l'économie par le marché (savoir que l'économie, ‘'c'est'' le marché) que la réponse ait été tirée (ceci sur la base du ‘'raisonnement'' suivant : si le marché c'est là où se fait l'économique -c'est-à-dire le réel monétisé ; si, sur le marché, tout bien peut-être offert et demandé, cela, ‘'assurément'', ne signifie-t-il pas que tout bien a un prix, y compris des créances... ‘'pourries'' ?)
Concrètement, tout titre étant pour le marché un couple valeur/rendement, la réponse du marché au problème de la titrisation des créances ‘'pourries'' a été qu'il était licite de les vendre contre un ‘'sur-rendement''. C'est là toute la ‘'philosophie'' du subprime, ‘'philosophie'' dont il ne faut pas être grand clerc pour comprendre qu'en effet, elle est au cœur de la crise d'aujourd'hui.
Ainsi, soit ces titres ‘'ultra-risqués'' (donc avec des ‘'rendements-turbo'' -sic !) qui, dans un premier temps, à leurs actionnaires, aux investisseurs, et... pour leur plus grand profit, ont permis aux banques de réaliser de si ''sympathiques'' performances (‘'18 % sur nos fonds propres, franchement Messieurs - étant bien entendu que j'ai déjà accepté le niveau des vôtres dont, certes, vous n'avez pas à vous plaindre- qui me dira que cela ne vaut pas le super bonus que, moi, je me suis accordé ?'') ; mais quand s'est avéré que les emprunteurs à qui, ‘'en bout de chaîne'', elles les avaient fait émettre, n'étaient pas solvables ? quand s'est donc avéré que ces titres, quoi qu'il en aient été des savantes ‘'actualisations'' des ‘'ingénieurs-financiers'', ne valaient décidément rien ? que, pour rembourser les épargnants, les ‘'structures de défaisance'' des banques n'allaient finalement que pouvoir massivement brader leur papier ? Aussi ‘'malins'' qu'ils fussent, comme volatilisés par la volatilité, que n'allaient pouvoir que faire tous les Jérôme K. de toutes les ‘'Banques Financières'', sinon faire ce que -qui ne s'en souvient ?- ‘'celui'' de la ‘'meilleure'' d'entre elles (pour ainsi dire, leur ‘'Commandante'' -voire leur ‘'Générale'') a fait ?
Ici encore, écoutons les ‘'experts'' :
‘'- Comment, irresponsable la titrisation ?... Mais, n'a-t-elle pas permis la ‘'formidable'' (sic !) croissance que l'économie mondiale a connue ces dernières années ?'' Et, si l'on rétorque qu'en fait de croissance, la seule à laquelle ils puissent en réalité faire allusion, est celle... de la seule économie financière, précisément... celle qui aujourd'hui après avoir vampirisé l'économie ‘'réelle'', ne laisse derrière elle qu'un champ de ruines, nul doute qu'alors, ce qu'on s'entendra dire par les ‘'experts'' sera ceci : ‘'- L'idéologie du marché (qui nous a permis de faire croire -y compris à nous-mêmes !- qu'il pouvait y avoir un marché pour n'importe quel actif financier, même «les plus baroques» -cf. M. Pébereau, Le Monde du 12 mars 2010, page 13) ? Peut-être !... Mais vous, à la place de tout cela, que proposez-vous ?... N'est-ce pas, conceptuellement -‘'mais oui... philosophiquement''( !!!!), le marché n'est-il pas le mieux à même de permettre l'expression de... la Volonté Générale ? En ce sens, n'est-il pas une conquête des Lumières ? donc de Voltaire, de Rousseau... c'est-à-dire des Droits de l'Homme'' (eh oui !). Bref, le marché ?... mais (grand dieu !), par quoi pouvez-vous bien prétendre le remplacer ?...''
OR, MESSIEURS LES ‘'EXPERTS'',
les faits (les FAITS !) étant qu'en économie par le marché, c'est dès avant marché (dès AVANT MARCHE !) que les biens existent avec un prix (d'où cette caractérisation -une caractérisation ‘'d'aujourd'hui''- du capitalisme comme ‘'le système de la production monétaire généralisée'' -ici, on comparera avec ce qu'en disait MARX : ‘'le capitalisme, ce système où la richesse s'annonce comme une immense accumulation de MARCHANDISES'' -c'est moi qui souligne ), si ce que l'on DEMONTRE est que :
- - sauf impossibilité LOGIQUE, l'économie par le marché c'est, dès avant marché (dès AVANT MARCHE!), l'instantanéité (l'INSTANTANEITE !) des circuits de la monnaie et des revenus(aussitôt que la monnaie est émise par les ‘'BANQUES'', elle est reprise par elles ; aussitôt que les revenus sont gagnés par leurs titulaires, ils sont dépensés par eux);
- - c'est dès avant marché (dès AVANT MARCHE !), que l'économie par le marché se trouve prise dans l'IDENTITE de l'offre et de la demande(ben oui, puisque -ce sont les faits!- c'est dès AVANT marché que tous les biens ont un prix!) ;
que donc :
- - conceptuellement (et non pas en répétant des mots -comme par exemple quand on dit : ‘'l'inflation? ben oui, c'est quand y'a trop de monnaie en circulation''), la Crise NE PEUT RELEVER d'aucun phénomène de marché(nouée AVANT marché, cette fois PAR le marché, la Crise en toute rigueur ne fait qu'être répartie entre tous les humains) ;
que précisément :
- - la Crise c'est, s'imposant AVANT marché aux entreprises, l'impossibilité pour elles d'employer toute la main d'œuvre disponible-très loin s'en faut! : ainsi, à la limite, seuls les 2/3 (les 2/3!) de cette main d'œuvre pourront être sollicités (ceci s'expliquant par le fait que, lorsqu'elles amortissent leur ‘'capital fixe'', aussitôt -ceci en raison de la ‘'mécanique'' même de cette opération- les entreprises reconstituent les profits que cet amortissement leur coûte: ainsi n'ont-elles pas à lancer les productions que, si tel n'était pas le cas, elles devraient lancer pour tenter de gagner ces profits-or, au stade du capitalisme arrivé à maturité, celui ‘'d'aujourd'hui'', l'amortissement par les entreprise de leur capital fixe est une opération qui mobilise la moitié de la main d'œuvre qu'elles emploient ; d'où, cela se démontre mathématiquement, le chômage -en effet ‘'massif''!- du 1/3 de la main d'œuvre disponible)?
Sauf qu'hélas -trois fois hélas !- tout cela est loin d'être ‘'compris''.
Aussitôt, ainsi qu'on va le voir maintenant, c'est littéralement le « ''n'importe quoi'' de la ‘'monétisation du réel'' », ‘'n'importe quoi'' qui, tant qu'on n'arrivera pas à en dire la mesure (le pressentir, ça, c'est évidemment à la portée du premier venu -attention, je n'ai pas dit ‘'du premier économiste venu'' !), signifiera que combattre la Crise ainsi qu'on le fait aujourd'hui (en n'agissant qu'à la surface des ‘'choses'' -c'est-à-dire... sur les marchés [1]), reviendra à proprement parler à ne faire que donner des coups d'épée dans l'eau.
(à suivre)
Jean Tramuset
[1]... ainsi que le suggèrent par exemple... les ‘'économistes atterrés'' !!!!