Soit l'économie par le marché ; comment, selon ses propres vues, ‘'fonctionne'' ou (ceci bien plus conformément aux faits !) DYSFONCTIONNE-t-elle ?
L'économie par le marché, n'est-ce pas l'économie par la loi de l'offre et de la demande ? Et pour l'économie par le marché, la demande des biens ne dépend-elle pas de ‘'la quantité de monnaie'' ‘'en circulation'' ? Bref, pour l'économie par le marché, l'essence de l'économique n'est-il pas que, d'un côté, il y a le ‘'réel'' (les biens PHYSIQUES -là, des carottes, ici, une centrale nucléaire, ‘'plus loin'', une prestation médicale...), et de l'autre, il y a la monnaie ; que donc l'économie, ‘'c'est'' (cette fois dans le langage des ‘'clercs'' -ceux dont il est dit qu'''ils savent''), ‘'la dichotomie réel/monétaire'' ?
Hélas ! Trois fois hélas...
Et de fait, si
- - premièrement, l'hypothèse (d'école!) est que l'économie est ‘'fermée'' (c'est-à-dire limitée à un seul ‘'pays''): un excédent de monnaie ne se traduira-t-il pas par une augmentation de TOUS les prix, et en particulier celui du travail? Comment alors concevoir que, s'agissant du partage du produit (entre les salaires et les profits) cela puisse générer quelque trouble que ce soit : les salaires et les profits ne seront-ils pas logés à la même enseigne? Et s'agissant cette fois de l'écoulement du produit, si l'on constate que, sur le marché, (tous) les prix augmentent, cela ne sera-t-il pas la preuve irréfutable (précisément, par... les transactions réalisées!) que, ‘'concrètement'' (et contrairement à tous les commentaires alarmistes qu'une telle occurrence provoque systématiquement !) la monnaie est toujours en quantité suffisante pour assurer l'écoulement de tous les biens offerts, même à des prix plus élevés?
Si maintenant,
- - deuxièmement, l'hypothèse (d'école!) est que l'économie est ‘'ouverte'' (c'est-à-dire constituée de plusieurs ‘'pays'') : une augmentation de ‘'la masse monétaire'' dans les frontières du pays P ne se traduira-t-elle pas, ‘'à l'extérieur'', par un affaiblissement du change de la monnaie de P contre toutes les autres devises? Sur le marché mondial par conséquent, tout ne se passera-t-il pas comme si, les prix des biens de P étaient restés inchangés? Mais alors, comment comprendre que, ‘'eu égard à la vitale nécessité d'avoir des prix compétitifs'' (mondialisation oblige!), l'inflation soit pour tout pays, ‘'le mal absolu''?
Et la conclusion de tout cela n'est-elle pas qu'en économie, contrairement, à ce que l'économie par le marché ‘'explique'' imperturbablement, en réalité... PEU IMPORTE la quantité de monnaie en circulation, ... PEU IMPORTE la monétisation du réel (!!!!)
SAUF QUE (cf. les deux articles précédents de la présente ''Edition''), ce qui a conduit à la Crise, c'est... la politique de l'argent ‘'facile'' ; SAUF QUE, ce qui alors est évident, c'est qu'au cœur de la Crise, ce qu'il y a, eh bien... C'EST la monétisation du réel (!!!!)
Evidemment, la solution de cette contradiction est qu'il y a monétisation et... monétisation du réel.
En clair, il y a la monétisation du réel CONFORMEMENT aux lois de ce que nous proposons d'appeler ‘'la production monétaire'' (c'est-à-dire ‘'la production des biens- AVEC-UN-PRIX-dès- AVANT-marché -cf. les premières lignes du précédent article de cette édition), et la production EN DEHORS de ces lois, c'est-à-dire selon ce ‘'principe'' FAUTIF quel que soit le cas de figure (que l'économie soit ‘'fermée'' ou ‘'ouverte'') que l'économique, c'est d'un côté le réel et de l'autre la monnaie, la rencontre du premier et de la seconde (cette rencontre étant censée -censée !- donner la monétisation du réel) se faisant sur le marché.
(à suivre)
Jean Tramuset