Je ne suis pas un économiste et j'ai toujours éprouvé beaucoup de difficultés à comprendre les rouages de l’économie. Je suis simplement un citoyen à la recherche d'un système plus juste qui respecte notre devise républicaine « liberté, égalité, fraternité ». Cette semaine, Frédéric Taddéï, dans son émission "Ce soir, ou jamais", m'a fait redécouvrir de plus près le "salaire universel" proposé par Bernard Friot. Si j'approuve le concept de ce dernier, sa vision nettement anticapitaliste me semble tellement éloignée des principes de ceux qui disposent du pouvoir actuellement, qu'elle a peu de chance d'aboutir.
Lors de l'émission, il a été aussi question du « revenu de base » qui sera proposé au vote des suisses et qui fait également l’objet d’une initiative citoyenne européenne (pour laquelle il est possible, d’ores et déjà, de soumettre notre signature). Curieux, je me suis promené sur la toile pour y découvrir notamment le film "Revenu de base, une impulsion culturelle". Cet autre concept ne remet pas en cause le capitalisme (comme l’expliquait Bernard Friot dans l'émission) et présente l’avantage d’une acceptation plus grande de la part de nos concitoyens (y compris des détenteurs éclairés du pouvoir qui prennent peut-être conscience que trop c’est trop et que s’ils continuent, sans infléchir leurs pratiques, ils vont aussi dans le mur avec nous).
Si j'ai bien compris, c'est la TVA qui, portée à 50 % des prix HT, finance le revenu de base. Ce financement est réalisé par ceux qui dépensent plus que deux fois le revenu de base. L'état verse en quelque sorte, pour partie, une avance de TVA. En versant 1 000 à chacun, l'état sait que 500 lui seront retournés sous forme de TVA. Il ne "donne" effectivement que 500. Le citoyen qui dépense 2 000, ne fait que rendre les 1 000 "donnés" par l'état. C'est au delà d'une dépense de 2 000 que l'état commence à percevoir l’impôt. Il perçoit alors plus qu'il n'a donné et ce sont ces rentrées qui financent les 50 % du revenu de base versés à tous et non récupérés sous forme de TVA.
Je suis attaché aux services publics (à la différence de la commission européenne et de certains concitoyens) et ce qui m'intrigue, c'est leur financement. En effet, certains services échappent au système marchand. Aussi, je me demande si cette TVA à 50 % suffirait pour financer toutes nos infrastructures. Les "hauts revenus" ne consomment pas tout, ils font des placements qui, aujourd'hui, servent rarement l'économie réelle, mais partent dans l’économie "casino", via leurs banques.
Ce film a été réalisé, semble-t-il, par des allemands qui ne disposent pas du même système de retraite que nous et qui sont attachés aux revenus des capitaux investis. D’où mes principales interrogations :
- Qu’advient-il des retraites de base et des retraites complémentaires lors de la mise en œuvre du revenu de base ?
- L’IRPP disparaît, la TVA est-elle le seul impôt prélevé ? Que deviennent les autres impositions : sur le patrimoine, la taxe d’habitation, la taxe foncière ?
- Les revenus du capital sont-ils taxés de la même façon que les revenus du travail ? Lorsque j’achèterai une action 100 € HT, est-ce que je la paierai 150 € à mon vendeur qui reversera 50 € de TVA à l’état ? ;-)
Ce dernier point constitue le gros trou noir du film. En effet, il n’évoque à aucun moment (sauf erreur de ma part) la participation des rentiers au fonctionnement du pays, si ce n’est que par leurs achats de biens ou de services relevant de la TVA. Comment la mise en œuvre du revenu de base pourrait-elle mettre fin à la fuite des capitaux vers l’économie « casino » ?
Merci aux économistes, partisans de ce revenu, de bien vouloir m’éclairer.