« Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ». Jean Jaurès
Lors de mes interventions de consultant ou de conférencier, on me demande -heureusement de moins en moins souvent-, si je n’appartiens pas au genre collapsologue.
Je cite mes interlocuteurs :
« Après tout, le monde a déjà connu d’autres crises »
« Bien sûr, la crise climatique est une réalité et la montée des tensions géopolitiques également mais l’humanité a toujours su s’adapter »
« La seconde guerre mondiale et la guerre froide qui l’a suivie ne constituaient-ils pas des épisodes plus dramatiques ? »
Invariablement, je réponds qu’effectivement l’histoire de l’humanité est jalonnée de pandémies, de guerres meurtrières et de massacres mais que le monde d’aujourd’hui est singulièrement plus fragile et la crise actuelle plus inquiétante pour plusieurs raisons :
- La crise écologique qui débute impactera une planète beaucoup plus densément peuplée ce qui démultiplie les conséquences des accidents climatiques (ex : les immersions prévues au Bangladesh, en Floride et en Indonésie impacteront des dizaines de millions de personnes)
- La mondialisation débridée que nous connaissons depuis un demi-siècle favorise l’accélération de tous les phénomènes (le Covid a mis un mois pour traverser la planète là où la peste antonine a mis au moins une année pour se déplacer d’Irak à Rome). Un krach financier se transmet à l’économie mondiale en quelques minutes. Nous allons donc devoir encaisser et réagir quasi instantanément à une multiplication de chocs
- La crise actuelle n’est pas univoque mais polysémique et systémique. La crise sociale et culturelle couvait déjà indépendamment de la crise écologique. C’est également le cas de la crise géo politique. Pire, ces crises interagissent et génèrent des cercles vicieux. La crise climatique impacte déjà les démocraties, les économies et les sociétés d’une manière générale
Encore faut-il rappeler que les soi-disant collapsologues ne se contentent pas d’annoncer la fin du monde mais proposent le plus souvent des solutions qui -si elles paraissent radicales aux adorateurs d’un monde sur équipé- ont au moins la vertu de permettre à l’espèce de survivre. Enfin si Cassandre avait été écoutée, Troie serait peut-être encore debout.
Attachons-nous donc à décrire le plus objectivement que possible ce qui nous arrive même si cela ne nous fait pas plaisir. Et si le schéma qui suit ne vous semble pas délirant, à bientôt

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