Billet de blog 12 décembre 2025

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François Lanstroffer

Conférencier et penseur en résilience dans un contexte de crise systémique mondiale

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Le trou noir (néo)libéral... et ses conséquences

Culte de l’enrichissement personnel, privatisation des biens communs (*), sur exploitation des ressources naturelles, financiarisation à outrance de l’économie, paupérisation des services publics, creusement des inégalités... L’hégémonie de l’idéologie (néo)libérale de ces 50 dernières années constitue la cause générique de la poly crise actuelle.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Résumé. Culte de l’enrichissement personnel, privatisation des biens communs (*), sur exploitation des ressources naturelles, financiarisation à outrance de l’économie, paupérisation des services publics, creusement des inégalités... L’hégémonie de l’idéologie (néo)libérale de ces 50 dernières années constitue la cause générique de la poly crise actuelle.

(*) Choses communes à l'usage de tous et sujettes à des dilemmes sociaux (surexploitation et accaparement, notamment).

« Faire de l’argent sur le dos de travailleurs exploités et d’une nature ravagée ne constitue en rien un enrichissement, surtout si la valeur ajoutée de ces activités est captée par une minorité de « déjà riches » ». Yuval Noah Harari

"Les technocrates, si on leur « donnerait » le Sahara, dans cinq ans, faudrait qu’ils achètent du sable ailleurs." Michel Colucci

Une économie prédatrice et omni présente

La crise systémique actuelle n’est pas surprenante car elle couvait depuis au moins le début des années 70.

Elle est pour beaucoup le résultat de décennies de politiques (néo)libérales.

Quelques principes de l’évangile libéral

  • Laisser la main au marché (libre échange) et au jeu de la concurrence/compétition
  • Alléger au maximum les contraintes et réglementations pesant sur les entreprises
  • Réduire à portion congrue les services publics et privatiser les biens communs
  • Sacraliser la responsabilité individuelle et l’individualisme
  • Universaliser le principe d’une relation client-fournisseur

Des mythes…

Illustration 1

… et des totems

Illustration 2

 (*) Le culte de la croissance économique est devenu religion d’État. Il y a les iconoclastes et les idolâtres.

Bilan d’un demi-siècle de catéchisme libéral

« La richesse des sociétés dans lesquelles règne le mode de production capitaliste apparaît comme une gigantesque accumulation de marchandises ». Marx

  • Complexification kafkaïenne de la mondialisation (tous ces aliments transformés qui font le tour du monde pour terminer dans nos assiettes)
  • Privatisation/Paupérisation des services publics et des biens communs : Transport, énergie, santé, eau, paysages, péages
  • Culte de la réussite personnelle et du bling bling au détriment de la solidarité, du partage et de la sobriété
  • Dégradation des éco systèmes et réchauffement climatique
  • Absence de vision politique globale et porteuse (seul le profit à court terme importe)
  • Endettement massif des états et des ménages (*) (**)
  • Ubérisation, précarisation du travail et dumping social
  • Marchandisation de tout et de son contraire en dehors de toute éthique
  • Explosion des écarts de revenus et des inégalités

Au total une économie de prédation qui -tel un canard sans tête- court après un taux de croissance infini et un plein emploi de « jobs » dans une planète aux ressources limitées.

(*) À la fin mars 2024, le total de l’endettement mondial s’élevait à 315 000 milliards de dollars, l’équivalent de 333 % du PIB mondial. Institute of International Finance (IIF)

(**) Depuis 2017, les baisses d’impôts ont grevé les recettes publiques de 62 milliards d’euros, selon la Cour des comptes

Homo sapiens versus Homo économicus

L’économie est une création de Sapiens censée faciliter sa quête de bien-être. Pourtant depuis le troc des origines à la distribution de pizzas par des asservis aux SMS, on réalise que quelque chose a dû se détraquer dans le processus d’émancipation de notre espèce.

Loin de nous libérer, la machine économique s’est autonomisée au point d’imposer sa loi et son tempo à nos sociétés. On assiste ainsi à une désynchronisation de nos temps de vie : Homo economicus condamne Sapiens à l’extinction.

Car, l’injonction « adapte toi à l’accélération de l’innovation technologique » nous prive de notre humanité dont l’ADN est avant tout socioculturel.

À voir. Le film « Le cauchemar de Darwin » (2004) réalisé par Hubert Sauper

Le conseil de grand-mères : Intéressez-vous à la politique avant que d’autres se chargent de faire votre malheur.

Good night and good luck

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