Billet de blog 17 octobre 2025

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François Lanstroffer

Conférencier et penseur en résilience dans un contexte de crise systémique mondiale

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Dance on a volcano ! Impact politique de la tectonique des foules

Bangladesh, Népal, Pérou, Indonésie, Madagascar… mais aussi plus près de nous Maroc, Serbie, Royaume uni, France. La colère gronde et se propage. La tectonique des foules est enclenchée. Elle risque de balayer ce qui nous reste de vivre ensemble.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

De quoi s’agit-il ? La tectonique des foules caractérise le mouvement de puissantes forces sociales radicalisées et radicalement opposées.

Origines. La tectonique des foules résulte d’un phénomène mondial : La montée des anxiétés et des ressentiments qui se traduit en radicalités fautes de réponses politiques à la hauteur de la crise systémique que nous traversons (*).

Illustration 1
Impact politique de la tectonique des foules

(*) Multiplication des accidents climatiques, montée des conflits géopolitiques, des tensions sociales, explosion des inégalités, augmentation de la pauvreté et de la précarité….

Ainsi, face à l’incurie des gouvernements et la montée des périls, de plus en plus de nos contemporains se radicalisent. Cette radicalisation peut se concrétiser par un vote, l’adhésion à un parti, une association, un corpus idéologique, la participation à une manifestation, le recours à la violence…

À l’échelle individuelle, le processus peut être subit (réaction épidermique à une injustice, un scandale, une loi jugée scélérate) ou progressif (contamination par les idées véhiculées par des médias ou l’entourage).

En fonction des individus et de leur vécu, le basculement peut profiter à :

  • La poussée réactionnaire (au sens premier) : Face à la montée des incertitudes et des anxiétés, ses tenants et promoteurs prônent un retour au passé et aux traditions. Pour le pire ou le meilleur.
  • La poussée révolutionnaire (également au sens premier) : Cette poussée pour sa part propose -ou cherche à inventer- des modèles de sociétés fondamentalement différents ; le plus souvent libérés des dogmes du capitalisme. Ces supporters -aux profils variés- ont en commun de plaider en faveur d’une économie au service de l’intérêt général (incluant la protection de la planète) et une société fondée sur les principes de sobriété, de solidarité et de liberté.

Ces deux formidables forces sont amenées à entrer en collision sur de nombreux sujets (la préférence nationale, la lutte contre le réchauffement climatique, la défense des libertés et des droits des minorités, la peine de mort…) et la France ne sera pas épargnée si elle n’est pas capable de se fixer un cap suffisamment transcendant pour sublimer les pulsions d’affrontement.

Pour le moment la majorité de nos concitoyens n’ont pas choisi leur camp et restent tempérés mais l’aggravation de la crise aidant, la posture d’entre-deux risque de devenir rapidement intenable.

À ce titre, rappelons que dans le contexte actuel, les tenants d’un programme radical partent favoris face aux promoteurs de la modération et des compromis(sions). Car en situation d’urgence (écologique, sociale, démocratique et géopolitique), les demi mesures, les accords d’appareils, la novlangue, les « en même temps » et autres « petits pas » sont mortifères. La plupart des Français l’ont compris.

Pouvoir d’achat, services publics, égalité des chances, les peuples veulent que cela change vite et vraiment.

D’une manière générale, la situation de la France réclame un changement radical de politique et les prochaines élections devraient confirmer :

  • L’effondrement de la gauche molle et du bloc central tenus pour responsables de la crise
  • La montée du vote RN (et apparentés) et dans une moindre mesure de LFI (et de ses alliés)

Au-delà de l’arrivée au pouvoir probable d’un pouvoir autoritaire et réactionnaire, le risque est donc grand de voir exploser ce qui nous reste de « vivre ensemble ».

Good night and good luck

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