Quels sont les attributs classiques du hamster (*) ? La cage, la roue… auxquels j’ajouterai le chat en tant que menace existentielle.
(*) Que ce charmant petit animal appelé hamster ne me tienne pas rigueur de ce qui suit.
A quoi reconnaît-on un Sapiens hamster ?
- Inlassablement, presque hystériquement, il est occupé, il n’a pas le temps, il est surbooké, il enchaîne réunion sur réunion, série télé sur série télé…
- Bref, il fait tourner sa roue et tant qu’il le peut, il subira sans broncher les contraintes que le système lui impose. Il ne questionnera pas le sens de ses activités (salarié d’une entreprise écocide ou bullshit jobs) dans lequel il évolue
- La planète peut s’enflammer, la misère prospérer, sa voisine de palier se suicider, il continuera à faire tourner sa roue…. Après – bien sûr- quelques instants de compassion
- Toutes ses occupations du quotidien lui occupent suffisamment l’esprit pour ne pas avoir à penser à autre chose
- Si par bonheur, vous parvenez à capter son attention quelques secondes, il vous dira la main sur le cœur que la lutte contre le réchauffement climatique est une de ses priorités, que descendre de son balcon pour aller soutenir les soignants lorsqu’ils manifestent est essentiel, qu’il va davantage se préoccuper du sort des autres, qu’il participera à cette réunion dont vous lui parlez depuis des mois
- Peut-être est-il sincère. Mais peu importe finalement. Le hamster a pour caractéristique d’oublier le lendemain ses belles promesses
En attendant, le martyr des Palestiniens se poursuit, une part grandissante de la population sombre dans la pauvreté et la précarité, la démocratie est méthodiquement dévitalisée par ceux qui sont censés l’incarner, la planète brule…
Le hamster poursuivra avec constance son manège jusqu’au moment de la prise de conscience qui risque d’être cruelle. Le chat sera déjà dans la cage.
La plupart des décideurs politiques, des dirigeants d’entreprise et des people d’une manière générale -à l’instar de trop nombreux Français- se comportent en hamsters. Entre déni de réalité et inconscience, ils s’acharnent à perpétuer le cycle quotidien d’activités qui les empêchent de penser et d’agir « out of the box ».
La réaction viendra-t-elle trop tard ?
A voir. Le film « Vivre » (1952) réalisé par Akira Kurosawa