Quitte à connaître le triste sort de Cassandre…
Il faut avoir le courage de regarder les choses en face… L’avenir s’annonce extrêmement chaotique sur tous les plans : Climatique, social, géopolitique, démocratique et aujourd’hui politique.
Pour décrire la situation que nous vivons, filmons la métaphore.
L’horizon est sombre. De lourds nuages orageux se dirigent vers nos territoires. La tempête s’annonce imminente mais le navire France reste désespérément à quai.
La majorité de nos concitoyens -déboussolés et de plus en plus anxieux quant à leur avenir- aspirent à d’autres horizons que la poursuite de cet affaissement de leurs conditions de vie…. mais assemblés sur l’embarcadère politique, ils observent avec amertume le triste spectacle d’équipages plus préoccupés de se disputer les postes à bord que de larguer les amarres.
Aussi, la peur sur le quai est devenue palpable avec le risque à tout moment d’une ruée désordonnée et violente vers la moindre barque de fortune, vers la moindre chimère.
La sagesse et l’urgence seraient pourtant à l’échelle de chaque port, de chaque territoire d’embarquer tous et dans l’ordre pour mettre le cap sur un horizon plus désirable en misant sur l’intelligence collective (solidarité, sobriété, autonomie, intérêt général).
Mais voilà, dans les prochains mois les prétextes à l’inaction et à la gesticulation stérile sont appelés à se multiplier : Crise institutionnelle, affrontements entre gilets arc en ciels et chemises brunes, accidents climatiques, crise financière et économique, pressions russes, dissensions au sein de l’Europe, ..
Autant de sirènes qui nous détournent de notre indispensable Odyssée d’humains en panne d’horizon.
La situation exige des capitaines de frégate déterminés à agir maintenant et vraiment. Les Français sont à cran.
Prévisions météo-politiques en France à 6 mois
Du plus au moins probable, 4 scénarios se dessinent :
- Un RN premier parti de France mais non majoritaire porté par un pacte tacite entre Emmanuel Macron et Jordan Bardella. Le premier a déjà durcit ses propos vis-à-vis d’une France « imigrationniste » et le second ayant déjà renoncé à son programme social (abrogation de la réforme des retraites, augmentation du SMIC, ..) et les divergences de fond s’estompent. La politique qui s’en suivrait (guerre déclarée aux minorités et aux oppositions, restriction des libertés individuelles et des contre-pouvoirs, poursuite de la politique économique d’Emmanuel Macron) enfoncerait le pays un peu plus dans la crise sous réserve qu’elle survive aux motions de censure.
- Une majorité de députés pour soutenir un gouvernement de droite radicale dirigée par Jordan Bardella ; Emmanuel Macron ne voulant/pouvant s’opposer qu’à la marge. S’ensuivrait probablement une situation de guérilla sur les bancs de l’Assemblée comme dans la rue.
- Une assemblée et un gouvernement de gauche. Sur le papier des engagements de campagne, ce scénario serait le plus à même de répondre aux attentes prioritaires de la plupart de nos concitoyens (hausse du pouvoir d’achat et réarmement des services publics) mais ce bloc des gauches n’exploserait-il pas après quelques jours d’exercice du pouvoir ? Aurait-il la volonté de mettre en œuvre ses promesses de campagne ? Le pourrait-il seulement face à la résistance des milieux économiques et financiers ?
- Emmanuel Macron n’en fait qu’à sa tête. Quel que soient les résultats des élections, il désigne un premier ministre Playmobil pour poursuivre sa politique économique. Motions de censure et conflits sociaux à répétition l’obligeraient sans doute à démissionner.
Au total, la fracture sociale déjà consommée risque bien de se transformer en tectonique des foules :
Un mélange détonnant de montée des séparatismes/communautarismes (quartiers enclavés, Zad, sectes) et de multiplication des conflits/résistances (défense des libertés, de la nature, gestion de l’eau, protestations contre une loi, .).
À l’échelle locale, reprendre son destin en main.
Quel que soit le scénario national qui l’emportera, les territoires de proximité doivent prendre leur destin en main sans attendre 2026 ou 2027.
Les élus locaux doivent sans tarder engager leur territoire sur le chemin de la résilience.
Leur revient l’initiative d’éclairer, mobiliser et rapprocher l’ensemble de leurs habitants pour définir avec eux un horizon local porteur d’espoir et une trajectoire désirable.
C’est encore possible car le plus souvent, les élus locaux bénéficient de l’écoute de leurs administrés et la plupart des territoires ne sont pas encore des champs de bataille.
Ce cheminement démocratique local s’articulera selon 4 principes de développement :
- La solidarité
- Le bien être responsable
- La sobriété
- L’autonomie
Voici les moments forts de ce processus :
- Y viva la fiesta ! Recréer du lien social, de la convivialité. C’est la première étape de tout processus de revitalisation/développement local. Elle s’appuie sur l’organisation d’un ou plusieurs évènements ludiques permettant de mobiliser progressivement la plus grande partie de la population
- Lumières d’Alexandrie. Éclairer, informer, éduquer, démasquer les fakes news : Il s’agit de proposer des tables rondes, des rencontres, des débats, des campagnes d’information permettant aux habitants d’apprendre à s’informer, à appréhender objectivement les évènements et à débattre constructivement
- Le combat des dieux. Définir collectivement (avec l’ensemble des habitants) les valeurs qui constitueront la charte (le blason) de la communauté locale
- Agorapolis. Organiser les conditions d’une réelle respiration démocratique. Susciter le désir de citoyenneté active (implication et participation)
Tout commence par créer les conditions d’un dialogue apaisé et constructif à l’échelle de chaque localité, de chaque quartier, de chaque résidence.
L’enjeu est de constituer à l’échelle locale des oasis de résilience et d’intelligence collective au sein d’un environnement de plus en plus chaotique.
Good night and good luck