Une revue de poésie au nom multiple, DECHARGE

Si vous êtes un fouineur, un rat de librairie (en existe-t-il encore ?) au détour d'un pylône, dans l'ombre d'un casier, vous trouverez peut-être, au milieu de tant d'autres gisant de même, se distinguant par une couverture colorée, œuvre originale d'un peintre ou d'un illustrateur, cette revue DECHARGE, dont le nom peut-être vous détournera, soit que l'image de détritus vous vienne aussitôt à l'esprit, soit encore que l'image d'un corps en train de décharger vous dérange. Si, cependant et néanmoins (et ce billet voudrait aider à surmonter l'obstacle) vous perséverez, vous trouverez une revue multiple, faite de poésie bien sûr, poésie étrangère traduite, poésie débutante, de poètes confirmés comme on dit, tel par exemple François de Cornière ou encore Pierre Autin-Grenier publié en ces pages, avant que Gallimard ne le récupère, faite aussi de chroniques et réflexions sur la poésie toujours, celles d'un Claude Vercey sans concession, sûr de son fait, arrogantes parfois, discutables souvent, mais intéressantes toujours. Vous trouverez encore des adresses de revues, des contacts, par le billet de Georges Cathalo, poète lauréat du prix Voronca en son temps, un accueil toujours du maître de cérémonie, Jacques Morin (Jacmo pour les intimes) qui n'a pas oublié qu'il fut - en son temps - un poète balbutiant. Ainsi, serez-vous "récompensé" de vos recherches, votre lumbago à venir peut-être, en découvrant - reprenant pied dans - un univers sincère et vrai, non sans prétention, de chair, de sang. Et qui sait ? Le Pierre Autin-Grenier de demain. Et la fierté  demain de l'avoir su avant Gallimard ou autre "grande" maison. Avouez que ça n'a pas de prix! Et assûrément pas  le prix de six euros, ce que coûte la revue!  Si ?