Plus qu'une semaine avant la sortie du prochain film de Quentin Tarantino. Pour patienter encore sept jours, Le temps qu'il reste d'Elia Suleiman, en salles ce mercredi 12 août, tombe à pic.
Annoncé comme l'œuvre la plus personnelle de Suleiman (imaginée à partir des carnets de notes écrits par son père avant sa mort), le film, encensé au dernier festival de Cannes (ici et là), où il était en compétition, laisse un goût étrange. Et incite à penser que très peu de temps a passé depuis Chronique d'une disparition (1998) ou Intervention divine (2002). Que les positions du réalisateur palestinien n'ont pas bougé d'un iota depuis son bel entretien à la revue Vacarme, en 1999, lorsqu'il déclarait que «la Palestine, c'est un concept, pas un pays, ce n'est pas un chez soi». (Plus loin : «En d'autres termes, je n'ai aucun sens de ce qu'on appelle s'établir»). Que Suleiman fait encore et toujours le même très beau film, à partir de problématiques inchangées et d'une pratique plus que jamais maîtrisée (découpage de plans impeccables, humour très visuel, art de la boucle et du remix, économie des personnages héritée d'un certain cinéma muet, etc). Qu'il excelle à se répéter, en convoquant Keaton et Tati pour redéplier, une fois encore, la sombre histoire récente du Proche-Orient.

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Dans les deux vidéos ci-dessous, réalisées le 21 mai 2009 à Cannes par le collectif Independencia, Suleiman revient sur l'énigmatique scène d'ouverture de son film, qui agit comme une fausse piste - Suleiman en personne, à l'arrière d'un taxi qui s'égare, l'orage au dehors.
Pour connaître la liste des salles qui passent le film, c'est ici.