
Ouverture ce dimanche des Etats généraux du documentaire, au fin fond de l'Ardèche, avec, en bruit de fond, le grondement revigorant des révolutions arabes. En vedette, projeté dimanche soir en plein air, Tahrir, le film de Stefano Savona découvert il y a quelques jours à peine au festival de Locarno (lire notre critique), posera d'emblée de puissantes questions de cinéma, depuis la place emblématique du Caire: Comment filmer une foule? Peut-on filmer des révolutionnaires autrement que comme des héros?
Le même Savona a également droit aux honneurs de l'appétissante rétro italienne, via la projection de Palazzo delle Aquille (samedi 27), grand prix au dernier Cinéma du réel, sur fond de crise du logement à Naples (lire notre critique). Autre temps fort de cette édition: la présence d'un autre réalisateur italien, Gianfranco Rosi, qui présentera El Sicario, Room 164 (lundi 22), témoignage fascinant, mais parfois contestable, d'un tueur à gages mexicain repenti, montré dans le cadre de l'un des «ateliers» de Lussas. Il y a dans ce film une matière à débat quasi-inépuisable.
En vrac, et l'en attendant d'aller voir de plus près les films de la sélection (rebaptisée) «Expériences du regard», deux autres titres d'œuvres déjà vues ailleurs, et très conseillées: Spectres, du plasticien Sven Augustijnen (jeudi 25), est une vraie fausse enquête, d'une grande intelligence, sur la mort de Patrice Lumumba, et les implications de l'Etat belge (lire notre critique ici, au moment du FID, à Marseille). Ou encore L'été de Giacomo, d'Alessandro Comodin (jeudi), la grande révélation de la dernière édition de Locarno (primée), un film d'été assez sublime, en bordure de rivière.
Toutes les infos pratiques sont sur le site du festival.