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Billet de blog 4 septembre 2014

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Rebsamen : les pauvres n'ont pas besoin de dents pour mordre ceux qui les méprisent

Nommé le 2 avril 2014 au ministère du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social, François Rebsamen a demandé au Pôle Emploi, mardi dernier sur i-Télé, de « renforcer les contrôles » pour vérifier que les chômeurs « cherchent bien un emploi », estimant qu’une « sanction » est nécessaire dans le cas contraire.

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Nommé le 2 avril 2014 au ministère du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social, François Rebsamen a demandé au Pôle Emploi, mardi dernier sur i-Télé, de « renforcer les contrôles » pour vérifier que les chômeurs « cherchent bien un emploi », estimant qu’une « sanction » est nécessaire dans le cas contraire.

Couac ? Non… François Rebsamen est beaucoup plus que « dans la ligne » du gouvernement qui n’a de gauche que le nom…

A l’égard des pauvres, des sans-abris et des roms, il a largement fait ses preuves à Dijon (voir quelques exemples sur notre blog) dont il était maire jusqu’à sa nomination… Une ville où il s’est même montré précurseur de la politique Valls à maintes reprises à l’égard des précaires.

Selon Le Monde, interrogé sur la difficulté de pourvoir certains postes, évalués à 350 000, et sur la possibilité de changer les règles d’indemnisation du chômage, François Rebsamen a rappelé qu’être « chômeur, au sens du Bureau international du travail », c’est rechercher un emploi.

« C’est négatif pour ceux qui recherchent des emplois d’être à côté de personnes qui ne cherchent pas d’emploi, donc je demande à Pôle emploi de renforcer les contrôles », déclaré M. Rebsamen. Cette mission, à la portée du Pôle emploi, selon le ministre, nécessite un « état d’esprit différent, des convocations et des vérifications (…). Sinon on est radié ». « Il n’est pas possible, dans un pays qui est en difficulté, qui veut se redresser, qui porte le travail, d’avoir des gens qui » ne cherchent pas d’emploi, a-t-il ajouté, ajoutant qu’il y en avait, mais que ce n’était « pas la majorité ».

François Rebsamen a toutefois nuancé son propos en soulignant les « problèmes de salaires » et « d’adéquation » rencontrés par certains chômeurs auxquels sont censées répondre les « formations prioritaires » mises en place par le gouvernement.

Comment peut-on à la fois prétendre qu’il y ait en France 350 000 emplois non pourvus et dire que les chômeurs qui ne cherchent pas d’emploi ne sont pas majoritaires ? Là, franchement, les choses ne sont pas très claires… Peut-être qu’au lieu de créer des opérations « pilote » ici et là pour contrôler les chômeurs le gouvernement devrait imaginer de créer des outils qui permettent de mettre en adéquation l’offre et la demande réelle ; donner aux salariés de Pôle Emploi de véritables moyens d’exercer leur mission ; de contrôler les entreprises qui emploient des stagiaires à la chaîne ; de donner plus de moyens à l’emploi dans le domaine de l’aide aux personnes… Peut-être faut-il aussi étudier les impacts du travail dominical et le réguler avant d’envisager de le supprimer alors que le ministre avouait lui-même le 2 septembre dernier « qu’on ne connaissait pas très bien le solde des emplois créés et détruits ».

Nous connaissons tous des personnes au chômage qui ont retrouvé du travail via la candidature spontanée, leurs réseaux, internet… Combien en connaissons-nous qui se sont vu proposer un poste par Pôle Emploi ? Durant nos maraudes, nous rencontrons de plus en plus souvent des personnes qui tentent de conserver leur emploi en vivant dehors – ce qui est une véritable gageure – et de personnes qui sont à la rue parce qu’elles ont perdu leur emploi.

Personne n’a ni les moyens – ni l’envie – de vérifier si les propos rapportés par l’ex-première dame à propos du qualificatif employé par François Hollande à l’égard des pauvres sont vrais ou faux… On n’a d’ailleurs pas attendu qu’elle signe sa revanche personnelle en public pour avoir la certitude que ce gouvernement n’aime pas les pauvres puisqu’ils sont les premiers témoins de son impuissance/incapacité à nous sortir de la crise. Les premiers à en souffrir aussi !

Mais d’où vient cette expression de « sans dents » ? Elle pourrait prendre racine dans le proverbe français de Gabriel Meurier (1568) « Un homme sans argent est un loup sans dents ». En clair : sans argent, les moyens et l’influence dans la vie sont limités. En imagé, un loup sans dents n’impressionne personne… Mais il ne faudrait pas que le président et les ministres oublient, à l’instar de François Rebsamen et Manuel Valls, qu’il n’est pas necéssaire d’en avoir pour mordre, se révolter et – à défaut – se réveiller pour utiliser les bulletins électoraux…

Article complet ici

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