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Billet de blog 4 mai 2008

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Dépoussiérage de la semaine 2 : Angelic Upstarts - 2 000 000 voices

Dur d'être aimé par des cons... La seconde plus grosse injustice de tous les temps ( la première ayant consisté à faire jouer Hendrix en ouverture de Johnny Halliday à l'Olympia) aura été de réduire le mouvement punk à sa frange la plus crasseuse, nihiliste et jem'enfoutiste. Les Damned et les stupides Exploited sont comptables de cette injustice. Il y avait sous les crêtes quantité de gentils jeunes gens pleins de bonne volonté. 

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Dur d'être aimé par des cons... La seconde plus grosse injustice de tous les temps ( la première ayant consisté à faire jouer Hendrix en ouverture de Johnny Halliday à l'Olympia) aura été de réduire le mouvement punk à sa frange la plus crasseuse, nihiliste et jem'enfoutiste. Les Damned et les stupides Exploited sont comptables de cette injustice. Il y avait sous les crêtes quantité de gentils jeunes gens pleins de bonne volonté.

L'an dernier, Julian Temple a essayé de remettre un peu d'ordre là dedans, avec The Future is unwritten, documentaire sur Joe Strummer. Le punk y apparaissait dans toute sa diversité, toutes ses contradictions. L'erreur serait de penser que Le Clash fait figure d'exception. Il y avait d'autres justes. Crass, évidemment, pour son intransigeance éthique, son anarchisme méthodologique, si éloigné de tout nihilisme. Les Pogues, bien sur, et puis, bien caché derrière, il y avait Angelic Upstarts.

Leur engagement était tout aussi authentique. Même si leurs marottes manquaient d'originalité. En premiers lieux: La police et l'Irlande. Leur volonté de nourrir leur musique d'influences diverses était indéniable.

Evidemment, les Upstarts étaient moins philosophes que Crass, moins bons musiciens que les Pogues, et moins cultivés que Le Clash. Du coup, l'écoute de ce 2 000 000 voices, leur 2nd album sorti en 1981, prête parfois à sourire. England, le morceau folk en faveur des Irlandais a des relents de publicité pour des boites de thon, I Understand, le morceau reggae, présente également tout les clichés du genre, avec les échos bien placé là où il faut comme c'est écrit dans le manuel du bon Wailers. L'ambiance de Mensi's Marauders est plutôt celle d'un campement de cow boy que d'un pub de Dublin.

C'est donc dans le punk rock qu'ils s'en sortent le moins mal : 2 000 000 voices, Guns for the Afghan Rebels, Kids On The Street, Jimmy...

L'album comprend quelques perles. De quoi pardonner aux Upstarts d'avoir copiné avec Jimmy Pursey. Mais l'ensemble pêche, soit par excès d'ambition, soit par défaut de talent. Pas évident d'essayer d'intégrer du reggae et du folk dans un disque de punk alors que London Calling a déjà presque 2 ans, et que Le Clash en est déjà à découvrir le Hip Hop aux USA...

Mais une bataille est faite de ça. Des gens qui pensent et de braves gaillards qui partent au front. Angelic Upstarts n'a jamais tremblé devant l'ennemi (et il y eu pléthore). Ils méritent aujourd'hui qu'on leur rendent hommage.

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