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Billet de blog 5 février 2009

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Lux Interior avait rencard avec Elvis…

Putain d’hécatombe… restera t’il un seul rocker en vie à la fin de la décennie ? Un mois après Ron Asheton, un peu plus de six mois après Bo Diddley, Lux Interior, le chanteur de Cramps est mort.

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Putain d’hécatombe… restera t’il un seul rocker en vie à la fin de la décennie ? Un mois après Ron Asheton, un peu plus de six mois après Bo Diddley, Lux Interior, le chanteur de Cramps est mort.

[Pour bénéficier d'un confort de lecture optimal avec notamment, tous les liens hypertextes, et une mise en page maitrisée, vous pouvez consulter cet article sur NoiseNews.net, son support d'origine. ]

Lux Interior est mort à 62 ans de problèmes cardiaques. Ca pue de plus en plus le sapin dans la discothèque. La mort a toujours fait rire les Cramps. La mort et le cul. Ce sont les seules choses dont parlent leurs chansons. Des zombies, de monstres, de vampires, de meurtriers et de filles à poil avec des armes. Les Cramps sont en fait un peu la version redneck white-trash du Rocky Horror Picture Show. C’est la tendance motel du glam’rock. Plus sale, plus malsaine, plus extrême surtout.

THE CRAMPS TEAR IT UP © Luque Alligator

Sur cette vidéo, on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement entre Lux Interior et Iggy Pop. La même tendance à l’exhibition, des attitudes scéniques extrêmes et salaces. Même leurs morphologies présentent un certain nombre de similitudes.

Lux Interior et sa moitié Poison Ivy sont issus de ce magma post-hippie barré et nihiliste. Bouseux, fous de rockab’ et de série Z, ils partent se déniaiser à New York devant les Ramones et les New York Dolls. C’est dans ce laboratoire d’expérimentation de ce qui deviendra le punk-rock, que prend l’alchimie des Cramps. Mix crasseux et vicieux du rockabilly et du rock garage et psychédélique des années 60. Le premier véritable album du groupe fait figure de manifeste : Songs The Lords Taught Us n’est constitué que de reprises de titre rockab’ et garage joués à la sauce Cramps.

Illustration 3

La musique des Cramps, c’est celle de la psychose. L’éclat de rire du démon, la BO officielle du Joker de Batman, l’exacte jonction de la douleur et du plaisir. Le son des Cramps entête et rebondie partout du fait de l’usage outrancier de reverb sur les guitares et les voix. Le riff semble toujours à la traine sur le morceau, comme s’il se débâtait pour sortir de la tombe. Gluant. Alors que Lux Interior tente de retenir sa folie. La violence est suggéré, n’explose qu’au bout de montées tortueuses et stressantes (ce qui est beaucoup plus subtil que de la mettre en avant). Ca fait peur et ça fait rire à la fois. Les Cramps c’est un tango bourré dansé sur les braises de l’enfer. C’est chaud sale et humide, fiévreux et parfois lancinant. Mais toujours fou à lier. Une vidéo d’un de leur concert dans un hôpital psychiatrique existe d’ailleurs [1]. Le plus étonnant est qu’on les ai laissé sortir à la fin du show.

Elvis From Hell. C’est comme ça que son ami Jeffrey Lee Pierce le nomme dans For The Love of Ivy, chanson du Gun Club en Hommage à M. et Mme Cramps. Les deux groupes ont d’ailleurs un temps partagé le même guitariste : Kid Congo Powers [2]. Mais ils partagent aussi ce statut de pouilleux, de décalés, de


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