
J’apprends en lisant le nouveau Wire, le décès de Davy Graham. J’ai un faible pour les disques de ce guitariste anglais, qui est une légende pour une poignée de musiciens, mais tout de même très méconnu. Deux albums suffisent à le hisser dans mon panthéon : Folk Routes, New Roots enregistré avec la chanteuse Shirley Collins et Folk, Blues and Beyond. Deux réinventions du folk traditionnel, encapsulé dans un jeu acéré, minimal, proche du jazz, de la musique orientale parfois. Avec une délicatesse et une fébrilité mixées. Sur le premier album, la voix de Shirley Collins rehausse le jeu du guitariste en l’emmenant ailleurs, dans des cimes inouïes. Sur l’autre, Graham chante seul, d’une voix presque timide et fragile, qui erre sur un chemin d’abandon. Celui-là même qu’il empruntera tout au long de sa carrière, sur d’autres albums tout aussi fragiles, précieux. Davy Graham est parti en décembre dernier, avant Noël, dans l’indifférence. Il était temps d’en parler, il est temps de le réécouter.