Le label Sublime Frequencies envoie, depuis Seattle, des disques emplis de sons et de bruits qui réinventent l'idée et la définition de ce que peut être la World Music. Plus précisément, les disques de ce label sont à l'exact opposé de la World aseptisée : ils sont le résultat de voyages et périples passés à enregistrer des sons bruts, dans la rue, à la radio.
Les disques de Sublime Frequencies sont ainsi des collages assez veritgineux, qui, parfois, incluent des irruptions quasi mutantes de morceaux occidentaux : sur le disque fait aux alentours de la Syrie, surgit à la radio la voix de Charles Aznavour. Sur celui, double, et réellement indispensable, fait en Inde, Radio India, il y a, tout à la fin, l'apparition d'un riff de guitare d'Europe, qui vient éclairer un peu plus tout ce qui s'est écoulé auparavant. Chaque disque de Sublime Frequencies est précieux, mais il y en a deux ou trois qui le sont un peu plus comme le double CD Radio India, qui distille une musique assez troublante mêlant classicisme indien raga et breakbeats post-moderne, ou l'incroyable Shadow Music of Thailand qui compile des chansons des années 60 enregistrées par des groupes thaïlandais influencés par le son des Shadows : une pure merveille, qui n'est pour le moment sortie qu'en vinyle.