Fin de l’endless summer pour la joyeuse fanfare scandinave. Avec Who killed Harry Houdini ?, qui sort en France lundi 29 septembre, I’m from Barcelona use de la mélancolie pour affronter le problème du deuxième album.
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On avait laissé I’m from Barcelona en 2006 apôtre de l’amour et de la fraternité sur terre. C’en été presque inquiétant ce coté communauté exalté d’ailleurs. L’annonce d’un nouvel opus plus sombre rassurait un brin, et Music Killed Me, morceau gratuit en écoute sur leur site laissait présager une écriture plus riche et en effet, plus mélancolique.

Les 29 membres de I’m From Barcelona
Alors au final, qu’en est-il ? Bof, pas la peine d’en faire tout un plat. Voilà un petit disque agréable à l’écoute, sans réelle révolution. Effectivement, la tonalité générale de Who Killed Harry Houdini ? est largement plus pessimiste que celle de son prédécesseur Let me introduce my friends.
Il attaque sur Andy, un hymne psyché incantatoire qui déjà laisse entendre l’influence majeure de ce disque. Cette impression se confirmera à l’écoute de Music killed me, Houdini, et Rufus. Les meilleurs morceaux de l’album. Emanuel Lundgren, gourou de la fanfare a certainement beaucoup écouté David Bowie période glam’ en composant ce disque.
Pour le reste, on retrouve les fondamentaux de Let me introduce my friends sur Paper Planes, Headphones ou Ophelia.Little Ghost reste une petite ballade mignonne mais sans plus, Mingus et Gunhild (en duo avec la chanteuse française Soko) tout à fait dispensables.

Let me introduce my Friends - 2006
Certains aspect sont un peu agaçants chez I’m from Barcelona. Notamment cette impression que quand ils trouvent un son, il faut qu’ils le calent sur tous leurs titres. Ici, c’est la batterie à la reverb évanescente, qui dans le meilleur des cas, peut rappeler les expérimentation du premier Eels, ou le trip-hop primitif, et dans les pires moment, renvoyer à une mauvaise soupe prog’.
Reste un disque qui n’a pas vocation à devenir le Sergent Peppers de la décennie, mais qui se laissera écouter sans trop d’efforts. Quoi qu’il en soit, I’m from Barcelona ne pouvait resté sur son positionnement de départ, au risque de lasser. Les ritournelles hippies surjoyeuses avaient fait leur temps. Face à l’épineux problème du deuxième album, la bande a choisie de glisser lentement vers un pop-rock plus classique.
Sans qu’il n’y ait ni de liens, ni de références, ce disque fait penser à ceux de Tokyo Police Club, Bromheads Jacket ou plus récemment Born Ruffians. Des disques gentils, bien foutus, mais directement prêt à être tronçonnés pour que les morceaux aillent, indépendant les uns des autres, s’insérer sur telles ou telles playlists (compil’ disait-on autrefois…).
Dernière remarque, une bonne nouvelle. La tendance au disque court semble se confirmer. Celui-ci s’étend sur 36 minutes. C’est peu mais c’est ce qu’il faut. Pour faire plus long, il faut faire un double. Les années 1990 auront eu la peau de songwriters géniaux tels que Frank Black ou même E qui se sont acharnés à remplir 60 des 72 minutes que leur offrait le support CD.