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Billet de blog 30 mars 2009

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Bleach, de bruit et de ténèbres

Kurt Cobain s’est tiré une balle dans la tête le 5 avril 1994, et fut découvert le 8. Il va y avoir 15 ans dans peu de temps. L’occasion pour NoiseNews.net de se pencher sur Nirvana, ce groupe qui a bouleverser l’histoire du rock. Mais chaque chose en son temps. Avant ça, NoiseNews se propose de chroniquer chaque album de Nirvana. Histoire que l’on sache où on en est. 

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Kurt Cobain s’est tiré une balle dans la tête le 5 avril 1994, et fut découvert le 8. Il va y avoir 15 ans dans peu de temps. L’occasion pour NoiseNews.net de se pencher sur Nirvana, ce groupe qui a bouleverser l’histoire du rock. Mais chaque chose en son temps. Avant ça, NoiseNews se propose de chroniquer chaque album de Nirvana. Histoire que l’on sache où on en est.

On aimerait évidemment pouvoir commencer une critique de Bleach, 20 après sa sortie par une formule du type « déjà, dans les méandres de ce disques sombre, pointaient les germes de la révolution à venir », ou au contraire « Difficile d’imaginer le raz de marée à venir naitre de ce brouet sombre et visqueux ». Manque de bol pour les formules rock-critics à deux balles, mais si on part sur cet angle, on sera forcé d’admettre que c’est un peu les deux.

Ôtons nous déjà une épine du pied en refusant d’aborder le concept difficilement évitable du « grunge » comme style musical. La thèse a déjà été avancée plusieurs fois (ici ou par exemple). Il n’y eu jamais un style musical grunge, mais des groupes d’inspirations diverses réunis à un moment donné, par proximité géographique et par affinité, qui ont décidé pas forcément consciemment de refuser la postures de la rock starisation. Punk ? même pas. Mais le punk existe t-il ? c’est un autre débat.

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Bref. Bleach, n’est pas plus, ni moins grunge que ces successeur. En revanche, c’est un disque hardcore. Musicalement, on y trouve un peu de Melvins, d’autres choses propre à l’époque comme The Jesus Lizard , pas mal de Black Flag, et beaucoup de Big Black. Avec tout ce black dans le biberon (certain y voient même du Black Sabbath… mouais, je ne suis pas convaincu, mais il y du Motörhead qui traine sur Mr. Moustache en revanche), pas étonnant de voir une pochette pareille. On rencontre assez peu de mélodies dans l’album, abandonnées au profits de riffs lourds et très bas, de rythmes syncopés, presque tribaux. La violence brute, sauvage, virile, qui s’en dégage disparaitra par la suite chez Nirvana. C’est un disque complexe, riche, mais sans la finesse qui caractérisera la suite de l’œuvre de la bande à Cobain.

La « lourdeur » du disque est en partie dû à la frappe de futs de Chad Channing. Honorable bucheron, mais pas orfèvre comme le sera Dave Grohl. Si le disque crédite un second guitariste (Jason Everman), la légende veut qu’il n’ait pas joué sur l’album, mais qu’il s’agissait d’un pote qui aurait en parti payé l’enregistrement du disque. Il a accompagné le groupe durant la tournée qui a suivi Bleach.

Pour autant, ce n’est pas un album déconnecté de la discographie de Niravana. Les structures de Floyd The Barber ou Swap Meet se retrouve tout au long de la vie du groupe, notamment sur In Utero. Une sorte psychédélisme pessimiste est déjà là, il le sera jusqu’au bout. Et puis la voix de Kurt (ici Kurdt) est déjà là. Et cette voix et la plus belle et la plus sincère que le rock dur ait jamais produite. Mais nous y reviendrons…

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