Jean TRAMUSET

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Sur la monnaie

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Billet de blog 15 février 2015

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LA monnaie internationale : le système des changes ABSOLUS (II)

Jean TRAMUSET

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N’est-ce pas ?

Le risque majeur encouru par ‘’Sur la monnaie’’ à compter d’aujourd’hui ? Evidemment, il est que ce que vous vous disiez, ce soit : ‘’(décidément ?) c’est incompréhensible’’.

Sauf que, et je pense que vous en conviendrez, l’enjeu étant de comprendre le réel, le problème n’est pas que ce qui en est dit soit ‘’incompréhensible’’, il est que ce soit JUSTE.

Alors, vous savez quoi ? Eh bien que c’est comme d’hab : si ce que vous pensez, c’est que ce que je dis, c’est ‘’faux’’ (ou ‘’fantaisiste’’, ou tout ce que vous voudrez), cela, il est… juste que vous le montriez  ARGUMENTS à l’appui.    

II – Le change des monnaies :

dès avant marché… le change des monnaies !

1° D’une vraie bonne question

Répétons-le (cf. : ‘’LA monnaie internationale : le système des changes ABSOLUS (I)’’) : pour que le marché (en l’occurrence celui des changes) puisse dire le rapport dans lequel se trouvent deux monnaies, d’abord (d’abord !), il faut que ces deux monnaies existent comme… en rapport l’une avec l’autre (!).

Convenons-en donc une fois pour toutes : s’il est bien quelque chose d’impossible, c’est que, sans contradictions, le marché des changes puisse donner la solution du change des monnaies.

Comment alors ne pas conclure à ‘’l’esbroufe du marché’’ ?

Sauf que, et là, ça n’est plus simplement ‘’de la logique’’, ce sont les faits : le change de n’importe quelle monnaie contre toutes les autres étant celui que donne… le marché (celui des changes), impossible de ne pas convenir que, s’agissant de dire le change des monnaies, le marché aussi a son mot à dire.

‘’- ????’’

Or si ce que l’on dit est que, quand, en n’importe quel temps t où  le marché donne le change (de marché) d’une monnaie en une autre, il ne le fait qu’à partir d’un change (entre ces deux monnaies) dont la donnée n’a pas simplement été ‘’antérieure’’ à ce temps t, mais,  surtout, a, nécessairement, été la condition sine qua non de l’ajustement au terme duquel (au temps t) le change de ces deux monnaies apparaît comme étant celui donné par le marché.

A cet endroit, le lecteur/la lectrice auront naturellement reconnu la problématique de ‘’la production monétaire’’. Sauf que si ce que l’on dit est que le marché des changes fonctionne ainsi que, d’abord ‘’nourri’’ par la production monétaire (‘’nationale’’), le marché national fonctionne, alors, tout doit être comme si, cette fois, l’on devait parler de production monétaire… mondiale (!).

Sauf que, là aussi ce sont des faits, la monnaie (mondiale) requise par la ‘’production monétaire mondiale’’ n’existe pas !

Or, aussi totalement fondée que soit cette objection, quand bien même, donc, il n’y ait pas de monnaie mondiale, soit une entreprise E du pays P produisant un bien B avec un prix p exprimé en la monnaie nationale MP de ce pays (encore une fois, c’est la fondamentale ‘’problématique’’ de la production monétaire ‘’nationale’’ –savoir la production avec un prix avant marché, exprimé en la monnaie nationale du pays où cette production se trouve formée), ce qui est absolument certain (aujourd’hui plus que jamais : cf. la fameuse ‘’mondialisation’’) n’est-il pas que, ce prix p étant anticipé par les entreprises comme le prix auquel (pour elles) la demande nationale de leur production sera la plus importante, ce prix p sera aussi (SURTOUT !) anticipé par les entreprises comme celui auquel (pour elles) la demande cette fois mondiale de leur production sera la plus importante ?

La conséquence en sera que, nécessairement, l’anticipation par les entreprises du prix p auquel elles mettront leur production nationale sur leur marché national, sera aussi, instantanément, l’anticipation par elles, avant marché (celui des changes), du change de la monnaie en laquelle ce prix ‘’national’’ se trouvera exprimé en toutes les autres monnaies ayant cours à l’échelle de la planète.

Bref, l’anticipation du prix p par les entreprises valant l’anticipation par elles avant marché de la totalité du change de toutes les monnaies les unes en les autres, s’agissant de n’importe quelle production monétaire ‘’nationale’’, on pourra bien, instantanément, parler de production monétaire ‘’mondiale’’.

SAUF… qu’il n’y a pas de monnaie mondiale… !!!!

Ici, nous y sommes (cf. ‘’D’une vraie bonne question’’) : en effet, la réponse à cette objection tient… en une vraie bonne question.

Cette question, formulons-là sur la base de trois considérants :

1) imaginons donc qu’il y ait une monnaie mondiale ;

2) celle-ci étant la monnaie mondiale de la production monétaire mondiale, donc, celle-ci s’ajoutant à toutes les monnaies nationales qui ont cours sur la planète (ces monnaies, quant à elles, faisant exister toutes les productions nationales),

3) étant en outre entendu en dehors de toute contestation que la production monétaire mondiale ne peut pas être conçue comme n’étant pas la somme de toutes les productions monétaires nationales qui la constituent,

-comment concevoir que, la monnaie mondiale ‘’s’ajoutant’’ aux monnaies nationales, en même temps, ce qui est impossible soit… qu’elle puisse y être ajoutée -ceci pour la raison que la production mondiale c’est identiquement la somme des productions nationales qui la composent.

2° De la vraie bonne réponse à ‘’la vraie bonne question’’ posée par LA monnaie internationale

Supposons que la monnaie mondiale soit la Mi ; et supposons qu’exprimée en cette monnaie mondiale, la production monétaire mondiale soit de 100 Mi. Alors, exprimée cette fois en autant de monnaies nationales qu’il y a de pays à l’échelle de la planète, cette production (cf. ce que nous venons de dire) étant en même temps égale à : 150 $ + 120 € + 10 £ + 50 Yuans + … , cela voudra dire que, s’agissant de dire la production mondiale, on pourra aussi bien dire  qu’elle est de ‘’100 Mi’’, ou qu’elle est de : ‘’150 $ + 120 € + 10 £ + 50 Yuans + …’’.

Sauf qu’alors, ce que l’écriture de l’identité 100 Mi  150 $ + 120 € + 10 £ + 50 Yuans + ,,, requerra au préalable, (sinon, cette identité ne pourrait pas même être écrite ! ; et en effet, ceci à la droite du signe comment, sans préalable, pouvoir additionner des $, avec des €, des £, des Yuans…? Pour que cela soit possible, ne faudra-t-il pas que, d’abord, les $, les €, les Yuans… soient homogénéisés, c'est-à-dire rendus semblables [= de MÊME nature], en étant rapportés à une même unité de mesure ?), c’est le change de la Mi en chacune de toutes les monnaies nationales ayant cours à l’échelle de la planète.

Soit alors, ici cruciale, la question de l’origine de ces changes ?

Aussi problématique qu’elle soit (pas besoin d’être grand clerc pour le comprendre !), commençons par la réponse : ‘’ces changes seront… CONVENTIONNELS’’ ; et, tout de suite, enchaînons avec ce constat : oui ou non (oui ou non !), étant conventionnellement posé avant marché (AVANT MARCHÉ !) que, ceci par exemple (par exemple !) : 1 $ = 1 Mi et 1 Yuan = 2 Mi, ce que, avant marché (AVANT MARCHÉ !), on pourra écrire ne sera-t-il pas 1 $ = 0,5 Yuan (et réciproquement, 1 Yuan = 2 $) ?

Et si l’on s’en tient à ce principe, ce que l’on sera fondé à dire ne sera-t-il pas que le change de toutes les monnaies en toutes les autres n’aura pas été donné par le marché des changes ?

Evidemment, c’est là où ‘’les professeurs de marché’’ vont lever les bras au ciel :

‘’ – Quoi !!!! vont-ils s’étouffer, oui ou non (oui ou non !), le change des monnaies résultant d’une… ‘’convention’’, comment l’économie pourra-t-elle espérer qu’un jour, le change des monnaies puisse être tel que les échanges entre les pays porteront sur des équivalents… économiques’’ ?

Sauf qu’ici, l’évidence étant que l’économie internationale ne peut plus se permettre d’être sous la contrainte de ces deux aberrations que sont la Duplication de l’Endettement International des Pays et la Duplication du Paiement des Intérêts Internationaux (sur ces deux points, voyez une fois encore l’état du monde ! ; et voyez : ‘’LA monnaie internationale : à l’origine de la crise de la dette (IV)’’), nous ne sommes pas sans SAVOIR ce que NE SAVENT PAS les professeurs de marché s’agissant de ce que DOIT être la monnaie internationale (ici, voyez : ‘’LA monnaie internationale : à l’origine de la crise de la dette (I), (II), (III)’’).

Alors, et c’est ce que nous verrons la prochaine fois, ce qui décidément est à portée de main est que, définitivement (et ‘’par le haut’’ !), l’économie ‘’mondialisée’’  sorte du chaos auquel, irrémédiablement, la condamne l’économie par le marché.

Au prochain article de ‘’Sur la monnaie’’ ?

JT 

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