… par-delà l’agit-prop, LA contradiction du capitalisme
Avant propos
‘’… pour bien comprendre l’instantanéité des circuits de la monnaie et des revenus, ce qu’il reste maintenant à comprendre, c’est l’écoulement du produit… dans le temps’’. On s’en souviendra, c’est sur ces mots qu’au terme de son 7ème article, j’ai laissé l’édition ‘’Sur la monnaie’’.
Bien entendu, l’écoulement du produit dans le temps équivaut à la réalisation (dans le temps) par leurs détenteurs, des titres au produit réel que la production monétaire dudit leur aura apportés : sur tout cela, cf. les précédents articles de ‘’Sur la monnaie’’, et en particulier le 3° de ‘’Sur la monnaie’’ : le retour (V)’’. Sauf que l’écoulement dans le temps du produit prenant… du temps, ce qui aussitôt saute aux yeux, c’est la grave incohérence qu’il détermine : l’instantanéité du circuit des revenus ne signifie-t-elle pas qu’aussitôt gagnés par leurs titulaires, les revenus sont dépensés par eux ?
1° L’écoulement du produit dans le temps :
dans le temps, l’INVARIANCE de la répartition AVANT marché du produit
entre salaires GLOBAUX et profits GLOBAUX
La production monétaire disant la production des biens avec un prix, ceci dès avant que le marché ne fonctionne (un premier fait incontestable), d’où, rappelons-le, l’instantanéité des circuits de la monnaie et des revenus (à peine émise par les banques, la monnaie se trouve reprise par elles ; à peine formés entres les mains de ceux qui en sont les légitimes titulaires –ceci en raison de leur contribution à la production- les revenus sont… dépensés par eux), et, quant à lui, l’écoulement du produit se faisant dans le temps (un autre fait non moins incontestable), commençons par bien mesurer l’ampleur de l’incohérence à laquelle, aussitôt, l’analyse se trouve confrontée :
la production monétaire ne signifie-t-elle pas que la répartition du produit entre salaires et profits se trouve définitivement fixée dès avant l’écoulement du produit ?
or, l’écoulement du produit dans le temps signifiant que, cette fois sur le marché, les biens auront été écoulés (dans le temps) à des prix… de marché, c'est-à-dire à des prix qui, sauf hasard miraculeux, seront des prix différents des prix auxquels ils auront été proposés au marché,
l’écoulement du produit (dans le temps) ne signifie-t-il pas que, ‘’fixée dès avant marché’’, dans le même temps, la répartition du produit entre salaires et profits ne pourra pas être vue autrement que comme dite AUSSI… par le marché ?
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Imaginons alors que :
1° l’on démontre (on le démontre !) que, par son jeu, le marché ne peut pas modifier la masse des profits GLOBAUX (et donc des salaires GLOBAUX) en quoi la monétisation avant marché du produit GLOBAL a (avant marché !) ventilé le produit ?
2° l’on démontre (on le démontre !) que, par son jeu, le marché ne fait que ‘’reventiler‘’ (= redistribuer) la masse (restant donc constante) des profits GLOBAUX fixés avant marché entre toutes les entreprises productrices du produit ?
3° l’on démontre (on le démontre !) que, l’économie tenant par exemple en deux entreprises, ‘’l’entreprise 1’’ ayant, avant marché, anticipé de gagner 15 de profits, et ‘’l’entreprise 2’’ ayant quant à elle (elle aussi avant marché), anticipé d’en gagner 5 (d’où des profits GLOBAUX anticipés de 15 + 5 = 20), ce que finalement l’on démontre (on le démontre !) est qu’ en réalité, ce que le jeu de l’offre et de la demande sur le marché peut au maximum produire, c’est, a) la non réalisation par ‘’l’entreprise 1’’ des 15 de profits qu’elle avait anticipé de gagner, et, ceci ‘’au contraire’’, b) la réalisation par ‘’l’entreprise 2’’ des 5 de profits qu’elle avait anticipé de gagner, plus (plus !) la captation des 15 de profits que ‘’l’entreprise 1’’ n’a pas su gagner ? (d’où en effet, avant ET après marché, l’égalité, à hauteur de 20, des profits anticipés ET réalisés par les deux ‘’entreprises 1 et 2’’) ?
Au total, imaginons que,
4° l’on démontre (on le démontre !) que bien que les prix soient en effet des prix qui, au plus proche de la réalité, sont dits par le marché (ceci au terme du jeu de l’offre et de la demande sur lui), le marché, en réalité, ne modifie pas la répartition entre salaires GLOBAUX et profits GLOBAUX du produit, cette répartition se trouvant décidée avant lui du fait de la nécessaire monétisation (avant marché) du produit ?
SAUF qu’alors, le problème est que, l’économie (= le réel avec un prix) ne tenant plus que dans la seule fixation AVANT marché du prix du produit, l’analyse se trouve maintenant confrontée à une authentique aporie : qu’un produit existe avant marché comme ayant tel prix ne signifie-t-il pas qu’à ce prix, l’offre et la DEMANDE de ce produit sont instantanément égales ? Dit autrement, que le produit existe comme immédiatement doté d’un prix ne signifie-t-il pas que, du fait de sa monétisation avant marché, à peine en vente sur le marché, ce produit, instantanément, se trouve… vendu ? ; qu’en conséquence, à peine entre les mains de leurs titulaires, les revenus se trouvent, par eux, instantanément dépensés ?
Bref, en effet ‘’formidable’’, la difficulté n’est-elle pas que, maintenant, deux conclusions proprement ‘’incroyables’’… s’imposent :
1° … l’instantanéité du circuit de la monnaie (aussitôt qu’elle est émise par les banques, la monnaie est reprise par elles) ;
2° ceci dans la mesure où la monnaie est portée par les revenus : … l’instantanéité du circuit des revenus : aussitôt qu’ils sont formés entre les mains de leurs légitimes titulaires (ceci au motif de leur contribution à la production), les revenus sont… dépensés par eux ?
Or, tout cela, n’est-ce pas ce que, dans ses 7 articles précédents, ‘’Sur la monnaie’’ a minutieusement DÉMONTRÉ ?
A cet endroit, convenons-en, s’agissant de ce qui caractérise le capitalisme, savoir la production monétaire, c'est-à-dire, répétons-le, la production avec un prix dès avant le jeu du marché, nous commençons à en savoir beaucoup. On peut donc passer à sa plus grande difficulté.
Commençons par rappeler que, dans le capitalisme, ceci rigoureusement, c'est-à-dire non pas simplement en psalmodiant des mantras et des tantras, le circuit économique tient dans les circuits instantanément clos de la monnaie et des revenus. Or, si tel est le cas, c’est que, dans le capitalisme, l’IMPOSSIBLE est de pouvoir constater le moindre désajustement entre l’offre et la demande des biens produits !!!!
Mais alors, ‘’la crise du capitalisme’’, celle aujourd’hui même ‘’en passe d’emporter le système’’ (et nous avec !), ‘’c’est quoi’’ ? Quant à dire ce que sa maîtrise requiert ? Tout ceci sans parler de l’hypothèse selon laquelle ce que cette maîtrise requérait, c’est de révolutionner le capitalisme !
2° LA contradiction du capitalisme : par-delà l’agit-prop,
la logique de la production monétaire
Une fois de plus soit ce qui est au cœur de ‘’nos’’ économies, savoir la production monétaire : c’est ce que, pas à pas, ‘’Sur la monnaie’’ a donc démontré, la production monétaire, c’est :
sur ‘’les banques’’ (celles-ci considérées comme l’un des trois ‘’pôles’’ fonctionnels du circuit économique) le flux-reflux instantané de la monnaie émise par elles au titre de cette production,
à ce même titre, cette fois sur les ‘’titulaires de revenus’’ (le 2ème des pôles fonctionnels du circuit –le 3ème étant constitués par ‘’les entreprises’’), le flux-reflux instantané des revenus que la production forme sur eux.
En résulte que, s’agissant de la Crise de ‘’nos’’ économies, postuler que, rationnellement ou non, ‘’les agents économiques’’ (‘’les entreprises’’, ‘’les ménages’’, ‘’l’état’’, … ) tardent à dépenser leurs revenus (d’où la baisse des prix, donc la baisse de la rentabilité du capital, donc le recul des investissements et donc… la baisse de l’emploi)’’, est absolument dénué de sens.
Une fois pour toutes (vous entendez les ‘’libéraux, les ‘’atterré-e-s’’, et à part eux, tous ceux qui n’étant ni l’un ni l’autre sont tout le contraire !),
la Crise c’est la logique qui, AVANT marché, dans tous les pays où règne la production monétaire (donc aujourd’hui… partout !), détermine les entreprises, à produire en ne sollicitant qu’une partie (à la limite -cela se démontre par a + b, seulement les 2/3 !!!!) de la main d’œuvre disponible ;
sortir de la Crise REQUIERT de COMPRENDRE cette logique.
Précisément, tel sera l’objectif de ‘’LA crise du capitalisme’’, ma prochaine ‘’édition’’.
Sauf qu’ici, étant entendu qu’au cœur de toutes les productions monétaires ‘’nationales’’ (celles libellées en $, en €, en Yuans, en £…), la monnaie est tout autant au cœur de l’économie internationale (= l’économie de l’échange des productions monétaires ‘’nationales’’), impossible que ‘’Sur la monnaie’’ en reste là…
A bientôt, alors, pour le premier des prochains articles de ‘’Sur la monnaie’’ qui traiteront de LA monnaie internationale ?
JT