#2 - Mirage gay à Tel Aviv / Rembobiner / Kae Tempest
Le collectif Inverti·e·s propose une série de billets collectifs composés de ressources culturelles qui ont fait notre formation politique. « À lire » pour les ouvrages, textes et articles. « À voir » pour le cinéma, les séries, documentaires, théâtre. « À écouter » pour la musique, les podcasts et autres conférences enregistrées.
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
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Mirage gay à Tel Aviv, 2017, Jean Stern
Quand on parle d'"homonationalisme", de "pinkwashing" et de la prétendue "guerre sexuelle des civilisations" l'exemple de l'état d'Israël est le plus pertinent. Dans son livre Mirage gay à Tel Aviv Jean Stern démonte la stratégie marketing et politique orchestrée par l’État israélien qui
Mirage gay à Tel Aviv, 2017, Jean Stern
consiste à camoufler la guerre, l’occupation, le conservatisme religieux et l’homophobie derrière le paravent sea, sex and fun d’une plaisante cité balnéaire: Tel Aviv. De Tsahal, armée affichée « gay-friendly », au cinéma – porno ou branché – empreint d’orientalisme, l’auteur raconte l’envers du décor d’un rouleau compresseur.
Ce bouquin permet de se rappeler que si la fable d'un "occident" intrinsèquement, naturellement et essentiellement progressiste est utilisée pour renforcer un récit national, l'état sioniste utilise les victoires d'années de luttes à des fins colonisatrices.
La jeune troupe de théâtre nous replonge dans le bouillonnement militant des années 70 à travers les documentaires de la réalisatrice Carole Roussopoulos. Sur scène, deux comédiennes nous font redécouvrir la légendaire AG du FHAR où se multiplient les punchlines sur les hétéro-flics et autres phallocrates. On passe également par une manifestation du MLF, la grève des usines LIP, un avortement pratiqué clandestinement et même une interview de Jane Fonda !
La mise en scène où se multiplient costumes, dessins rétro-projetés et ambiance sonore nous immerge dans ces moments capturés par la vidéaste qui a toujours donné la parole aux opprimé·e·s et exploité·e·s. La pièce n’est malheureusement plus visible à Paris mais elle passera encore par Montpellier, Lyon, Grenoble ou encore dans la banlieue ouvrière de Saint-Étienne à La Ricamarie.
Du 6 au 10 novembre 2022 (off le 7) Théâtre de la Croix-Rousse - Lyon
du 14 au 19 novembre 2022 MC2: Grenoble
9 mars 2023 La Passerelle à Saint-Just-Saint-Rambert
16 et 17 mars 2023 Centre culturel de La Ricamarie
9 mai 2023 Auditorium de Seynod, Annecy
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Move, 2022, Kae Tempest
On l’a mis·e dans À écouter, mais on aurait bien pu l’inscrire dans À lire. Né·e à Londres, Kae Tempest est à la fois artiste vocal·e, dramaturge et surtout poéte·sse.
En 2013, iel sort son premier recueil de poésies, Everything Speaks in its Own Way. Après Everybody Down en 2014, iel sort son deuxième album en 2016 Let Them Eat Chaos. Kae y rentre dans la vie de sept individus vivant sans se voir dans la même rue. Chaque vie évoque la crise financière, le racisme, la catastrophe environnementale, la brutalité policière. Jusqu’à ce qu’à 4h18, une étrange tempête pousse ces individus à sortir de chez eux et à communiquer, enfin, pour la première fois.
Quatre ans et un Brexit plus tard, Kae fait son coming-out non binaire. En 2022, iel sort son nouvel album The Line Is a Curve retraçant son parcours. Ce qui lui donne une occasion pour saluer la communauté trans à un moment où les attaques sont plus virulentes que jamais (1). À voir en concert à Paris le 29 novembre prochain.
