#14 [Calendrier de l'après] L'histoire de Bone / Buffy × vampires / She's on my mind

L’Histoire de Bone, Dorothy Allison, Ed.10/18, 1992

Caroline du Sud dans les 50’s. Bone est la première fille de sa mère, et énième môme du clan Boatwright. Comme un retour en mot sur son enfance, elle brosse le portrait d’une famille nombreuse et bruyante usée par le travail, où l’amour est aussi fort que la violence. S’il y a beaucoup de joie chez les Boatwhright, l’infortune n’est jamais loin. Au-delà de conter la misère et l’exclusion sociale, Bone partage un récit intime : celui d’une enfant qui n’a pas la place pour parler. Elle cherche à se construire dans un monde où les adultes sont des enfants ayant grandi trop vite, en manque de repère, qui ne veulent, ou ne savent pas écouter. Son apprentissage se fait seul, les dents serrées, de la crise mystique à la découverte de la sexualité.

L’Histoire de Bone (Bastard out of Carolina en anglais) est le premier roman de Dorothy Allison, reconnue pour sa plume percutante. Si l'auteure réfute quelque caractère autobiographique, on ne peut manquer d’y voir des références à son parcours. La lecture de L’Histoire de Bone éclaire par endroit d’autres publications de Dorothy Allison, telle que Deux trois choses dont je suis sûre (ed.Cambourakis, 2021) qui rend hommage aux femmes de sa famille. 

Ce roman écrit à la première personne est cru, impétueux, brutalement honnête. Nous ne pouvons détourner nos yeux malgré la tempête d’émotions qui nous traverse. Dorothy Allison tisse habilement témoignage social et récit intime, loin de tout misérabilisme.  

Buffy contre les Vampires, Joss Whedon, 1997-2001

Si vous n’avez jamais vu Buffy, c’est le bon moment. Si vous l’avez déjà vu c’est le moment de la revoir. C’est de toute façon toujours un bon moment pour regarder Buffy. Buffy c’est une lycéenne qui a tout du trope de la blonde un peu bimbo qui meurt en premier dans les films d’horreur sauf que là c’est l’élue qui combat les vampires. Dire que Buffy est une série féministe c’est presqu’un lieu commun. Mais Buffy ce n’est pas que ça. Déjà c’est la première série à mettre en scène du sexe lesbien à la fameuse heure de Prime Time sur un grand network américain. Ensuite, il faut regarder Buffy pour son côté anti-militariste, oui les militaires sont les grands méchants, pour la romance qu’on imagine tou.te.s entre Buffy et Faith, bien sûr qu’elles veulent se pécho. Enfin, Buffy c’est une vraie série communiste, oui, oui. On l’a bien vu tenir sa faucille dans le générique. On pourrait dire l’élue, c’est pas très communiste. Mais dans Buffy c’est la force du collectif qui lui permet de vaincre. Et à la toute fin elle divisera son pouvoir entre toutes. 
Alors oui la série à plein de limites, on pense avec douleur à l’épisode sur l’esprit d’un natif américain. Les effets spéciaux sont inexistants et les masques des monstres font parfois peine à voir. Mais c’est culte pour une bonne raison, donc en ce moment de fêtes de famille parfois insupportable, c’est le bon moment pour voir ou revoir Buffy ! 

She’s on my mind, Romy, 2023

Dans les arts visuels comme en musique, les représentations LGBTQIA+ se multiplient et avec elles l’opportunité de porter de nombreuses voix queer. 

C’est notamment le cas avec le dernier clip de l’iconique Romy réalisé par Vic Lentaigne pour She’s on my mind, où l’on suit sur des accents pop la rencontre amoureuse de deux personnes - dont l’une jouée par Macie Williams - se laissant porter par leur attirance le temps d’une nuit londonienne.

Une oeuvre entêtante et surtout touchante, du genre de celles qui font toujours du bien.

à demain pour le prochain épisode !