C'est un sujet délicat, car la laïcité fait trop souvent l'objet de contre-sens.
Jacques Martin, docteur en physique et en pâli (à ne pas confondre avec son homonyme de la télévision), fondateur en 1986 de l'Union Bouddhiste de France, et à l'origine avec le juriste Bernard Lebeau de la possibilité d'extension au bouddhisme du statut de Congrégation Religieuse jusqu'ici réservé aux religions chrétiennes, en rappelait l'esprit en ces termes : "l'Etat n'a pas à soutenir une religion plus qu'une autre, et pour ce faire il a à les connaître et les défendre toutes".
Lorsque Jean-Luc Mélenchon donc, par ses propos rapportés dans un récent article du Point, dit à propos de Bertrand Delanoë : "Je l'ai connu mieux inspiré. Il y a un goût pour la bigoterie chez Delanoë qui finit par être un peu lassant. La laïcité n'y trouve pas son compte.", il est clairement dans ce contre-sens.
Alors que Bertrand Delanoë s'emmêle beaucoup moins les pinceaux lorsqu'il dit simplement : "Le dalaï-lama a toujours su opposer aux abus de la force la sérénité de la tolérance", expliquant ainsi son choix de décerner au dalaï-lama le titre de "citoyen d'honneur de la ville de Paris".
Et l'on pourrait paraphraser : "Il y a un goût pour l'alégeance pro-chinoise chez Mélenchon qui finit par être un peu lassant. Les valeurs républicaines n'y trouvent pas leur compte." Dommage, chez un homme de gauche par ailleurs d'une telle qualité.