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A quelques jours du plus grand rassemblement tibétain de l’hémisphère nord-occidental, qui allait se dérouler, le 10 Juillet dernier, à New-York, en compagnie de l’envoyé du Président Obama, Valérie Jarett, et avec la participation de l’ancienne présidente du Congrès des États-Unis, Nancy Pelosi, les deux chambres du Congrès Américain, le Sénat et les Chambre des représentants, ont présenté, prise à l’unanimité des deux chambres, une résolution de soutien au Tibet et envers les tibétains.
Ce fut un moment majeur, un grand spectacle que celui de l’appui officiel et de la solidarité du gouvernement des États-Unis qui donnait un énorme coup de pouce au mouvement politique tibétain et le boostait de manière conséquente.
C’était aussi la première fois dans l'histoire de la lutte tibétaine qu'une résolution américaine officielle de La Chambre des représentants des États-Unis a, très spécifiquement, et, tout à fait officiellement, mentionné, et, utilisé les termes d’ « Administration Centrale Tibétaine » et de « Sikyong » '.
Deux termes qui officialisent, pour le premier, L'Administration Centrale Tibétaine - CTA - ( tib. བཙན་བྱོལ་བོད་གཞུང་, btsan-byol bod gzhung), c'est-à-dire le Gouvernement tibétain en exil, et quand au second, Sikyong, le Premier Ministre, dont l’actuel titulaire est le très démocratiquement élu brillant Dr Lobsang Sangay.
C’est également la première résolution américaine à apporter son soutien à la démocratie tibétaine La première résolution américain exprimant son soutien à la démocratie tibétaine et à la culture vibrante des tibétains et aux pratiques démocratiques tibétaines pour choisir ses dirigeants en exil.
La résolution a également tenu à souhaiter à Sa Sainteté le Dalaï-Lama, son 80e anniversaire et, ce faisant, s’est appliquée à reconnaître son long et constant engagement tout au cours de sa vie, pour la protection de la vie et sa contribution à la promotion de la non-violence, des droits humains, de la tolérance religieuse, et à sa sensibilisation à l'environnement, à la protection de la planète et à la démocratie, sans laquelle rien ne serait possible.
La résolution a également salué et loué Sa Sainteté le Dalaï-lama pour avoir utiliser sa haute autorité morale afin de promouvoir le concept de la responsabilité universelle comme un principe directeur primordial dans la façon dont les êtres humains sont tenus et se doivent de se comporter les uns avec les autres, et avec la planète.
La résolution a été adoptée au Sénat, sans aucun amendement et par un préambule par consentement unanime le 08 Juillet à 2015.
La résolution de la Chambre sur le Tibet a été introduite par le représentant Eliot L. Engel.
Et – not the last but not the least - d'établir un bureau consulaire à Lhassa, au Tibet, et à veiller aux développements politiques, économiques et culturels au Tibet, ainsi qu’à fournir des services consulaires et des protections citoyennes.
Il a également vivement exhorté le gouvernement américain à intégrer les problèmes des droits de l'homme tibétains et des libertés politiques et religieuses au dialogue stratégique et économique Sino-américain, et à d'autres réunions bilatérales de haut niveau; et a appelé à la libération des prisonniers politiques tibétains, y compris Gedhun Choekyi Nyima, le 11ème Panchen Lama.
Étaient également évoqués (feu)-Tenzin Delek Rinpoché, au sujet duquel, de son décès par empoisonnement dans sa cellule, il ne se passe pas un jour sans que soit honorée sa mémoire, que soit narrée l’histoire de sa vie, de sa vie consacrée aux siens, à leur défense, à son pays, à sa défense, à sa protection, le tout intégré dans la grande matrice protectrice et pleine de compassion et d’amour du Bouddhisme Tantrique tibétain, dont il était l'un des plus éminents représentants et pratiquants - à tel point brillant pratiquant qu'à l'époque de son magister, des chinois et autres proches, sans forcement s'en vanter, firent appel à lui et surent, et virent de quoi il était et fut capable - à tel point brillant éminent représentant que le régime chinois lui en voulut, jusqu’à finir par le tuer, de trop bien représenter, de trop bien incarner.
Feu-Tenzin Delek Rinpoché, quotidiennement évoqué de par le monde au cours des innombrables cérémonies qui se poursuivent encore.
Fut également évoqué le cas de Khenpo Kartse (Khenpo Karma Tsewang) actuellement incarcéré.
Il a en outre appelé le gouvernement américain à souligner que l'intervention du gouvernement chinois dans le processus de la réincarnation tibétaine est une violation du droit internationalement reconnu à la liberté religieuse, et que les questions liées à réincarnations dans le bouddhisme tibétain sont d'un grand intérêt pour les populations bouddhistes tibétains dans le monde entier.
La résolution a appelé à veiller à accroitre la sensibilisation mondiale dans le suivi du processus électoral à venir par lequel le peuple tibétain en exil va devoir, choisir, élire, le prochain premier ministre, chef de l'Administration Centrale Tibétaine, Sikyong, et à encourager les organismes de développement à mettre en œuvre des projets qui respectent pleinement le Tibet Principes Projet.
Il a également appelé les États-Unis et en a, également, appelé à d'autres gouvernements ainsi qu'aux organisations internationales à promouvoir la préservation de l'identité religieuse, culturelle, linguistique et nationale du Tibet et a exhorté la Chine à permettre aux fonctionnaires des États-Unis, aux journalistes et aux citoyens d'avoir un accès illimité aux zones tibétaines de la Chine.
Il a exprimé et réitéré son soutien à Sa Sainteté, ainsi que le désir du Dalaï-Lama d'un accord négocié pour le peuple tibétain, et a réaffirmé l'amitié entre le peuple des États-Unis et le peuple du Tibet.
La résolution a été adoptée à la Chambre des représentants le 08 Juillet à 2015.
Un autre projet de loi a également été introduit au début de Juin de cette année par les représentants du Congrès américain Jim Sensenbrenner (R-WI) et Zoe Lofgren (D-Calif.). Ils ont réintroduit la Loi sur l'aide aux réfugiés tibétains, un projet de loi appelant à l'immigration tibétaine aux États-Unis le 4 Juin 2015, la Chambre des représentants américaine.
Le projet de loi sur l'immigration, actuellement visé au sous-comité sur l'immigration et la sécurité des frontières, si elle est adoptée pourrait ouvrir la voie pour 3000 Tibétains à immigrer aux États-Unis sur une période de trois ans.
Les deux membres du Congrès ont déclaré que ce projet de loi est une expression en temps opportun du soutien américain pour le peuple tibétain dans leur lutte pour la liberté religieuse et culturelle.
Ils ont également décrit le projet de loi comme « un petit pas, mais utile dans la bonne direction » nécessaire pour aider le peuple tibétain.
« La dévastation du Népal due au récent tremblement de terre, couplé avec des décennies de persécutions du peuple tibétain par les chinois, rendent d'autant plus nécessaire pour les Tibétains déplacés d’être reconnus par les États-Unis, et de bénéficier de l'aide aux réfugiés et de leur protection en vertu de la loi américaine »
Les Tibétains perdent un havre, jusque là précieux, au Népal sous pression chinoise
Les tyroliennes de l’espoir
Tsomo s’est échappée du Tibet, l'année dernière, sur une tyrolienne qui la porta au Népal, par delà un abîme de rochers déchiquetés et une rivière jaillissante, onctueuse de blanc comme la mousse du lait.
L’étudiante, âgée de 23 ans, se souvient qu'elle était engourdie, tétanisée par la terreur lorsque les « contrebandiers » l’arrimèrent solidement avec une corde épaisse en travers des jambes et sur sa poitrine, à un harnais. C’était le beau milieu de la nuit, mais elle pouvait entendre la rivière rugir sous elle.
« C’était comme un cauchemar. J'ai eu tellement peur que j’ai fait pipi dans mon pantalon », a déclarée Tsomo, maintenant étudiante, en anglais, dans une école tibétaine en Inde.
L’une des rares chanceuses.
Pendant des décennies, le Népal, plaque tournante de la vie sauve, était la gare principale d’un chemin de fer clandestin pour les Tibétains fuyant la Chine, une Chine folle dans son hystérie assassine de souveraineté absolue sur le Tibet. Après un long périple à travers l'Himalaya, éludant savamment la sécurité chinoise, les réfugiés demandaient l'asile au Népal ou se dirigeaient plus en avant vers l'Inde, pour y rejoindre le dalaï-lama, leur chef spirituel, en exil.
Maintenant, les portes de la liberté escomptée, légitime et à chaque fois, héroïquement acquise, ont claqué, bel et bien claqué.
Au sortir du séisme terrifiant qui l’a meurtri, le Népal se réveille avec une gueule de bois pas prête de s’estomper. Le Népal tombe, après avoir longtemps tenté de résister, ou souvent ployé dangereusement sous les coups de butoirs des attentats des terroristes rouges à la solde de Beijing qui menaient la vie dure au régime népalais, au sortir du séisme, le Népal, porte de sortie dérobée dans la prison à ciel ouvert tibétaine, est tombé sous l'empire de la puissance et de l'argent de la Chine.
Le Népal est un cas d’étude, un cas d’école qui laisse rêveur, dans la façon dont la Chine émergente a exercé son pouvoir de contrainte sur ses voisins.
Sans accès à la mer, enclavé et pauvre, avec un système politique chaotique et dans la nécessité de récupérer et de se rétablir après une catastrophe naturelle, le Népal a capitulé sans coup férir, facilement devant la volonté appuyée et menaçante de Pékin, qui intima à son petit voisin sans défense aucune, l’ordre de mettre un frein à l’aide internationale honnie.
En pâtirent, au fil des ans, et, plus brutalement depuis le séisme, les candidats à l'immigration en provenance du Tibet.
De 1991 à 2008, une moyenne de 2.200 Tibétains de réfugiés qui ont gagné le petit royaume voisin et accueillant. Selon le Haut Selon le Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, en 2013, seulement 171 tibétains ont parvenus à s’éclipser, et bien moins encore l'an dernier.
Une des raisons serait que l'économie chinoise en plein essor aurait convaincu et persuadé de nombreux Tibétains de rester à la maison. Certains seraient même revenus au Tibet après des années d'exil.
Mais la diminution du nombre d'immigrants tibétains au Népal suggère aussi fortement que le gouvernement népalais autrefois-accueillant a subi les pressions aisément imaginables de la Chine pour verrouiller la frontière.
« Le Népal a un gouvernement fragile que les Chinois sont en mesure d'exploiter » a déclaré Yubaraj Ghimere, un commentateur et chroniqueur politique népalais.
Se pliant aux exigences de la Chine, les Népalais ont accru la sécurité à la frontière. Une phalange de la police, une surveillance continuelle et des informateurs infiltrés, font qu’il est désormais presque impossible pour les Tibétains de traverser la frontière et rejoindre le Népal, sauf par des moyens extraordinaires comme la tyrolienne.
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Déjà, les tibétains du Népal, - où beaucoup d'entre eux sont pourtant nés - sont confrontés à de nouvelles et drastiques restrictions sur l'obtention de certificats de réfugiés, d’emplois, de permis de conduire et même de visa de sortie pour quitter le pays.
Pékin a quadruplé son investissement direct au Népal, passant à 128 millions $ en 2015, contre 24 millions $ en 2014.
La Chine, avec une logistique impressionnante, a volé au secours du Népal, après le séisme, fournissant tentes, nourriture, équipes de soins, de recherche et de sauvetage.
Prêts à faible taux d’intérêt, les chinois financent beaucoup de nouvelles infrastructures du Népal : centrales hydroélectriques, une rocade autour de la capitale, Katmandou, et … un aéroport dans la deuxième plus grande ville, Pothara. Les écoles sont dotés d’ordinateurs offerts par la Chine, les hôpitaux, de machines à rayons X, made in china.
Le « made in china » répand sa peste grise. Et jusque dans des proportions qui en disent long sur sa voracité projective…
Qu’on en juge … Une agence chinoise non-gouvernementale entend mettre en place un projet touristique de pèlerinage, doté d’un budget initial de 3 milliards $, à Lumbini, considéré comme le lieu de naissance de Siddharta Gautama, le Bouddha historique. Tout un programme, dont tout un chacun peut appréhender la portée ...
Quand on voit ce que Pékin a fait de Lhassa, la capitale historique et chef d’œuvre architectural, destruction du quartier historique, parkings, pics de pollution, centres commerciaux et touristiques, logistique hôtelière han, et infrastructure routière, ferroviaire … son flicage et sa surveillance radicales, via tout un réseau d’innombrables caméras disséminés partout, de la population tibétaine réduite à la portion congrue qui s’effiloche et s'amenuise chaque jour davantage.
Plus d’obstacle. D’aucune sorte. Beijing peut tout. Pas même la plus haute montagne du monde lui est un obstacle: la Chine a récemment proposé de creuser sous le Mt. Everest et d’y percer un tunnel pour un chemin de fer reliant la Chine au Népal.
Sykiong, Dr. Lobsang Sangay, le Premier ministre du gouvernement tibétain en exil, a, tout récemment, lors d’une interview à Dharamsala, déclaré que « la Chine est en effet occupé à l'achat du Népal ».
« Tout aide financière au Népal se fait à cause du Tibet » a-t-il dit.
La capacité de la portée de la Chine à s’étendre et atteindre par delà et au travers des frontières est évidente dans la ville népalaise de Kodari, à environ 50 miles à l'ouest de Mt. Everest.
La ville est devenue un lieu de prédilection et de rencontre populaire pour hippies et excursionnistes en tout genre et randonneurs du monde, aussi bien que l’entrée douanière principale du Népal pour des armadas de camionneurs qui déversent dans le pays leurs cargaisons de jeans, fabriqués en Chine, de cuiseurs à riz, téléphones, baskets, et autres produits manufacturés estampillés Han, qui tous transitent par ce qui est appelé le Pont de l’Amitié. L’Amitié à la Han, invasion financière et ligotage graduel des libertés.
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Kommandantur Han au sortir ou à l'entrée - c'est selon - du Pont de L'Amitié.
L'odeur de la cuisine épicée du Sichuan embaume un chantier de construction où une équipe nombreuse - chacun d'eux, y compris le cuisinier, directement importé de Chine - travaille sur un projet de route.
Les Policiers chinois patrouillent dans la rue principale poussiéreuse, bordée de boutiques de thé, et quand ils ne portent pas d'uniforme, ils parlent si fort, lancent si haut leurs aigus - sans pitié pour les tympans-non-Han - , en chinois, qu'il est clair qu'ils ne doivent en rien dissimuler leur présence.
« La police secrète chinoise rode partout ici, ils ne sont pas censés y être. Cette terre est celle du Népal, mais ils errent partout autour et font ce qu'ils veulent» a déclaré un moine tibétain d'un monastère, perché sur un pic venteux au-dessus du point de contrôle douanier.
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Les moines ont mis en évidence les nombreuses caméras en circuit fermé attachés à des arbres et fixés à des roches tout le long des rives de la rivière Kosi Sun, qui délimite la frontière entre le Tibet-occupé et le Népal.
« Quand je suis arrivé, il n'y avait pas de caméras, pas de points de contrôle, pas de police » a déclaré un autre moine, Jangpo, qui a traversé le Tibet, comme tant d’adolescents dans le milieu des années 90 pour se consacrer à l’étude du bouddhisme.
« En réponse à des restrictions par le gouvernement népalais, le monastère a adopté des règles plus strictes pour les moines » disait Jangpo.
Les moines ne peuvent pas critiquer publiquement la Chine. Ils ne peuvent pas participer aux activités de l'indépendance du Tibet. Il leur est également interdit d’afficher de grands portraits du Dalaï-lama ou de célébrer son anniversaire en public.
En face du monastère, un grand portrait du dalaï-lama trônait, il y a quelques années, puis remplacé par une photographie en noir et blanc de format portefeuille niché discrètement entre les lampes à beurre.
«Voilà tout ce que nous avons. Nous ne sommes pas censés faire quelque chose pour provoquer les Chinois »
Pendant le Nouvel An tibétain, les Tibétains ont l’habitude de se regrouper à Boudhanath, une banlieue de Katmandou, qui est le centre de la communauté, de se rassembler en une foule dense, avec de grandes photos du dalaï-lama, autour du stupa, tout décoré et auréolé de partout de drapeaux de prière multicolores.
Mais ses cérémonies rituelles qui se déroulent de la sorte depuis plus de soixante ans ont été, cette année, déplacées hors de la vue du public, vers des lieux plus excentrés, vers des écoles tibétaines. Hors de la vue.
Les autorités népalaises ont interdit les traditionnelles cérémonies de commémoration organisées chaque moi de Mars par les tibétains pour marquer l'anniversaire de l'échec du soulèvement de 1959 à Lhassa qui a conduit à la fuite du dalaï-lama.
Le Ministre des Affaires étrangères du Népal, Mahendra Bahadur Pandey, a promis en Mars lors d'une visite à Beijing que le Népal « ne permettra jamais que des forces utilisent le territoire népalais pour se livrer à une activité anti-Chine."
Les Chinois ont quelques raisons de se méfier de l'activisme tibétain au Népal. Pendant les années 1960, la CIA a secrètement formé des réfugiés tibétains au Népal pour entretenir une guérilla contre la Chine. Le père de Sykiong fut lui-même parachuté au dessus du Tibet. Le financement de ces opérations secrètes fut, par la suite, suspendu après la visite, en 1972, du président Nixon en Chine.
« C’est sensible maintenant que la Chine est si puissante qu'elle est imbattable », a déclaré Phenpo Gyaltsen, 80 ans, qui, en ses jeunes années d’ardent guérillero, luttait contre les Chinois. Gyaltse dirige une usine de tapis, l'une des nombreuses entreprises exploitées par des tibétains et qui ont contribué à l'économie népalaise.
« Nous, Tibétains avions l’habitude de jouir de la liberté la plus totale au Népal, mais chaque année les restrictions s’accentuent, les pressions se font de plus en plus en plus fortes. Le gouvernement népalais doit démontrer aux Chinois qu'il est intraitable avec les Tibétains » a déclaré l'ancien guérillero, dans un salon où trône une photographie du Dalaï-lama avec le président George W. Bush.
Il est naturel pour la Chine d’aider ses voisins plus pauvres, d'élargir les routes commerciales, la route vers l'ouest, que le président Xi Jinping a publicitairement comparée à la « nouvelle route de la soie ».
Mais il ne s’agit pas que d’économie et l’économie n’est pas l’aspect essentiel de la très prégnante présence chinoise au Népal. Dans un rapport de l'an dernier, Human Rights Watch a déclaré que la Chine a fait du Népal son complice « partenaire afin de restreindre les droits de base fondamentaux des Tibétains. »
La plupart des Tibétains entrant Népal au cours des dernières années furent des jeunes qui voulaient étudier à l'étranger, principalement en Inde. Mais la Chine leur rend l’obtention d’un passeport quasi impossible pour traverser légalement la frontière.
« Obtenir un passeport est plus difficile pour un Tibétain que d'aller au ciel » - citions-nous dans un billet précédent - d’un blogueur tibétain, cité également par Human Rights Watch, dans un rapport en Juillet sur le refus de la Chine d'accorder à ses multiples et très nombreuses diverses minorités ethniques, religieuses et culturelles les documents de voyage adéquats et nécessaires.
Les frontières terrestres entre la Chine et l'Inde se sont, à cause de revendications territoriales chinoises accompagnées de mouvement de troupes, ces derniers mois fortement militarisées. New Delhi a levé spécialement et dépêché des troupes sur les lignes de frontières, le plus souvent montagneuses et déchiquetées, arides et peu peuplées, et où les deux camps, en présence frontale rapprochée, s’observent et se provoquent quotidiennement, faisant du Népal la voie privilégiée, obligée et la plus directe pour les Tibétains désireux de traverser la rivière, généralement par la voie des airs, avec le genre de tyrolienne utilisé par Tsomo, mise en place la nuit et décrochée aussitôt après le passage des réfugiés tibétains, candidats à l’exode.
Le père de Tsomo avait décidé, en 2011, de l'envoyer en Inde pour étudier après que les autorités chinoises aient fermé son lycée, où un enseignement en langue tibétaine était dispensé.
Comme le passeport, c’était hors de question, sa famille a décidé qu'elle se rendrait à la frontière népalaise et a payé un passeur pour l'amener partout. Il aura fallu trois ans juste pour obtenir les permis nécessaires pour se rendre dans la zone frontalière.
« Nous avions besoin de recommandations d'un officier de l'armée, d’un fonctionnaire du village, d’une ville et d’un élu local du comté. Nous avons dû soudoyer tant de gens en leur offrant des repas » a déclaré Tsomo, jeune femme délicatement vêtue d’une robe d’été fleurie.
Sa famille a payé 6000 $ pour la dernière partie du voyage, qui a conduit directement Tsomo depuis la ville frontalière de Zhangmu, à Kodari, en survolant, nuitamment, emportée par la tyrolienne, la rivière.
Pema Tamang, un agriculteur de Kodari de 62 ans, dont les champs dominent le pont et le point de contrôle douanier a déclaré que le flux des Tibétains qui ont l’habitude d’utiliser ce chemin pour passer la frontière a été réduit à pratiquement rien.
Mais il n’en demeure pas moins que l'agriculteur népalais ne tarit pas d'éloges pour la Chine voisine.
« La Chine a amélioré l'économie. Nous avons des routes pavées maintenant tout le long du chemin de la frontière. Des Cuiseurs de riz, des téléphones, des DVD ... » dit Tamang.
Et de lâcher à voix plus basse et comme dans un soupire :
« Nous nous sentons de la sympathie pour les Tibétains, mais les Chinois sommes riches. »
Le Népal est un cas d’école dans la façon dont la Chine procéde ...
De 1991 à 2008, une moyenne de 2.200 Tibétains a rencontré chaque année, selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Seulement 171 ont fait en 2013, et moins l'an dernier.
En mai 2013, les législateurs américains débattaient d’un projet de loi historique sur l'immigration et approuvaient la fourniture de 5.000 visas aux réfugiés tibétains pour entrer aux États-Unis au cours des trois prochaines années.
Qualifiant d’ « épouvantable » le niveau de l'oppression exercée par les autorités chinoises contre les Tibétains, les sénateurs y ont vu matière à un amendement à la vaste législation et visant à corriger le système d'immigration américain. Toutefois, la réforme de l'immigration est une question très controversée aux États-Unis et il est possible qu'il peut ne pas y avoir un accord final sur le projet.
Néanmoins, avec l'adoption et la mise en place de ces résolutions sur le Tibet, le gouvernement américain a assuré de son engagement inébranlable à défendre les principes de l'égalité et de la justice, et de faire entendre sa voix pour le Tibet et le peuple tibétain.
En tyrolienne ou en ballon, la voie des airs et de la liberté
Un spectacle magnifique
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À près de 100 pieds de haut le ballon Tibet est sans doute le plus grand drapeau tibétain dans le monde.
Les organisateurs du Bristol International Balloon Fiesta, ont refusé d'interdire, à la demande réitérée chinoise avec les propos de circonstance que l'on imagine, - " Plate-forme pour activistes séparatistes tibétains ", " ... au nom des relations sino-britanniques " - ont, donc, refusé d'interdire le vol du ballon, symbole de paix et de compassion.
Financé par des sponsors privés, le ballon Tibet - nommé " Tashi ", ce qui signifie bonne fortune en tibétain - a été conçu en étroite collaboration avec les représentants de la communauté tibétaine au Royaume-Uni, et lancé en Espagne le 11 Juillet, après une bénédiction au monastère bouddhiste Sakya Tashi Ling, près de Barcelone.
Le ballon représente le drapeau tibétain mais n'affiche aucun texte politique.
Les Co-pilotes, Paul Dopson, 45 ans, et son épouse, Crawley, 44 ans, espèrent qu'il sensibilisera, attirera l'attention sur les questions tibétaines et facilitera des levers des fonds pour des organisations caritatives qui travaillent pour soutenir la cause du Tibet.
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