
L'écrivain Tibétain Gartse Jigme, moine depuis 1992, du monastère de Garze, et natif de Garze, a été arrêté en toute discrétion et avec la volonté de la part des autorités chinoises que cette arrestation s'effectue dans le plus grand secret, à son domicile, et, aprés l'avoir minutieusement fouillé, au monastère de Gartse à Rebkong, le 1er janvier 2013.
Son premier essai, bsam bzhigs nyul ba'i zin tho, journal de pensées vagabondes, rencontra son public et connut un succès important. En 2003, il obtenait son diplôme en Pharchin - Prajaniparamitra - Ramjampa, et, grand érudit, il acquiert la maitrise des cinq grands textes Bouddhistes.
Des sources indiquent que la raison de son arrestation est en relation avec l'écriture de son dernier livre. Il fut en effet interpellé par les autorités chinoises après qu'il eût complété le second tome btsen poi snying stobs de son livre " Tsengpo's Power of heart " . Le nouveau volume de " Tsengpo's Power of heart " contient 25 chapitres, tous décrivant les auto-immolations par le feu au Tibet, les droits des minorités en Chine, les questions des droits de l'homme au Tibet, la question du Dalaï-lama, ainsi que la question extrêmement sensible et complétement épineuse pour le régime de pékin du Panchen-Lama.
Le Panchen-lama est en effet le deuxième plus haut chef spirituel et dignitaire du bouddhisme tibétain Guélougpa. Guendun Choekyi Nyima, l'actuel Panchen Lama, né le 25 avril 1989 à Lhari dans le district de Nagtchou, est le plus jeune prisonnier politique au monde. Emprisonné à l’âge de 6 ans, en résidence surveillée depuis près de 17 ans, et que personne n’a vu depuis 1995.
Pour les chinois, détenir le Panchen-Lama, et l'éduquer par leurs soins, reviendraient, pensent-ils, à peser sur le choix de la réincarnation du futur Dalaï-lama.
Le désir de lutter pour la liberté se heurte à l’appétence du régime pour la répression. Ce combat est celui d’un troupeau de yacks errants contre des chars évoluant sous le drapeau rouge orné d’étoiles jaunes. Comme au Vietnam ou en Union soviétique, les hommes dotés d’armes ne sont pas voués à vaincre. En tant que Tibétain, je ne cesserai jamais le combat pour les droits de mon peuple. En tant que croyant, je ne critiquerai jamais le chef de ma religion. En tant qu’écrivain, je suis engagé dans le pouvoir de la vérité et de la réalité. C’est le serment de ma vie que je fais à mes compatriotes tibétains. J’écris pour mes frères et sœurs réduits au silence. Gartse Jigme
Les écrivains et intellectuels tibétains ont été, et sont, en permanence, victimes de la répression intense qu'exercent à leur encontre et dans leur entourage, les autorités chinoises, en raison de leurs écrits, de leur propension à l'expression.